Le groupe a ainsi pu tester les morceaux sur scène et s’est attaché à reproduire en studio l’énergie et la cohésion qui font l’essence de leur musique : un hard rock pêchu et mélodique aux fortes connotations grunge servi par d’excellents musiciens. En effet tant au niveau des compositions que de leur exécution, le trio regorge de talent. La voix chaude et légèrement rocailleuse du chanteur et bassiste Ryan Rafferty est particulièrement addictive. La batterie de Cam Barrett forge le son avec efficacité. Quant au guitariste Leon Todd, il est la grande révélation de cette galette par sa présence et sa polyvalence entre riffs rageurs et soli inspirés. L’instrumental ‘Kungfoolery’, avec son intro funky, son riff très rock et son solo jazzy, est un bel exemple de son énorme potentiel et de son style rappelant Nuno Bettencourt.

Nourrie d’influences diverses et parfaitement digérées allant de Whitesnake (‘Playing God’) à Soundgarden (‘Dreaming Out Loud’) en passant par Rush (‘Back To Zero’, ‘Shine’), la musique de Ragdoll est une synthèse très réussie du hard rock des années 70 à 90 axée sur la puissance et le groove en alliant des rythmiques lourdes et heavy (‘Playing God’, ‘Save Me’) à des refrains particulièrement accrocheurs. La personnalité unique et réjouissante du trio s’exprime également à travers des textes intelligents évoquant tour à tour l’aliénation technologique (‘Rewind Your Mind’, ‘The World You Gave Us’), la violence conjugale (‘Letting Go’) ou la difficulté de l’existence (‘Shine’).