Mis à part un ou deux concerts en 2014, cela faisait neuf ans que Poverty's No Crime est en veille. Pourtant 'Save My Soul' sorti en 2007 avait été plutôt bien accueilli, présentant la face la plus metal du groupe. Ces Allemands, dont l'activité commence en 1991, sortent ainsi leur septième opus, "Spiral Of Fear", mixé et enregistré par Simone Mularoni (DGM).
L'album commence vraiment très bien avec 'The Longest Day' qui présente une introduction sympathique puis un metal progressif propre, mélodique, qui laisse s'exprimer le savoir-faire de Poverty's No Crime dont on reconnaît assez vite la patte. La marque de fabrique est constituée de la voix claire et un peu traînante de Volker Walsemann, d'une grande cohérence rythmique et d'une construction rigoureuse, fluide et laissant assez peu de place aux effusions délirantes. Tout s'enchaîne donc très bien, les chorus et solos de guitare comme les phrases et enveloppes de clavier, ou encore les mélodies très agréables.
Tout comme sur l'album précédent, la tonalité est assez metal, ce qui se retrouve surtout dans le son de guitare et la batterie appuyée et mise en avant. Mais une certaine linéarité et un sens assez aigu de la mélodie rappellent les albums un peu plus anciens. Ce qui est le plus frappant reste la présence du clavier qui imprime un je-ne-sais-quoi de légèrement décalé. 'Serious Dream' et son gimmick n'est pas désagréable grâce au chant et au jeu de guitare un peu plus emphatique qu'à l'accoutumée. Il s'agit d'un des titres les plus déstructurés, toutes proportions gardées, dans sa partie instrumentale. On notera également le son et l'atmosphère plus futuriste de l'instrumental 'The Fifth Element'. La ballade qui porte bien son nom 'The Ballad Of 91' est réussie bien qu'un peu longuette. 'Dying Hope' nous renvoie dans les premiers albums de Dream Theater, dont les Allemands ont peiné à se démarquer dans l'ensemble de leur discographie. Il en résulte un morceau tout juste agréable. L'album s'achève sur un 'Wounded' plutôt réussi et qui, gardant une grande cohérence, parvient à insuffler des atmosphères un peu variées tout en rappelant, là aussi, la bande de Petrucci.
Au final, en ne perdant rien de sa musicalité et de son art de la construction fluide et aisée, Poverty's No Crime signe un retour assez réussi. C'est donc un moment agréable qui vous attend à l'écoute de ce "Spiral Of Fear", moins metal que son prédécesseur et bénéficiant d'une production d'une grande netteté. C'est avec joie que nous retrouvons les Allemands qui ne déplaceront jamais les foules mais qui délivrent un bel ouvrage sérieux.