Si l’entame de ce "Atomic Zod War", fait de sonorités étranges et électroniques, peut tout d'abord déconcerter, le doute n'est plus permis dès que tous les instruments ont fait leur apparition : avec The Black Explosion, nous avons affaire à un digne émule de Black Sabbath. C’est lourd, lent, le son est brut, rugueux.
Mais se limiter à cette influence, si elle est bien prégnante, serait un peu réducteur, car le groupe oscille entre deux univers : les sonorités psychédéliques 70’s des Wicked Lady et les tendances doom de Black Sabbath. Nous avons donc une alternance de titres plutôt rapides aux résonances très rock 70, qui s’inscrivent parfaitement dans l’esprit des Wicked Lady : guitares saturées, utilisation d’effets Fuzz, rythmique très dynamique ('Location 9'). Et de titres plus lents et pesants qui flirtent avec le doom, l’écho utilisé sur les vocaux renforçant le côté rock seventies qui est omniprésent sur cet album.
Les compositions ne brillent pas forcément par leur originalité, mais ce disque distille un charme réel. Charme qui est essentiellement à mettre au compte de l’ambiance psychédélique très heureuse qui émane à tout instant des compositions. Un peu comme les Black Crowes avaient su, avec réussite, faire revivre un rock 70 teinté de soul, les Black Explosion parviennent avec autant de conviction et de classe à ressusciter l’esprit space rock du début des seventies.
La passion et la sincérité suintent de chaque note de musique, que ce soit via le chant habité de Chris Winter, ou par l’intermédiaire de la basse très présente de Simon Haraldsson. Certes les guitares auraient pu se montrer encore plus aventurières, plus déraisonnables et partir dans de longues digressions planantes. Mais ce n'est pas le choix fait par le groupe qui a privilégié une formule axée sur des configurations plus carrées, plus conventionnelles.
The Black Explosion nous propose un petit voyage dans le temps très crédible et bougrement jouissif, qui saura ravir tous les adeptes de rock psychédélique.