"Maestro" est un concept album. L’histoire se déroule à Prague, à la fin des années soixante-dix. Un violoniste schizophrène essaie de prouver au monde entier qu’il est un compositeur de génie. Mais son obsession pour reconquérir son amour perdu et les voix à l’intérieur de sa tête vont le faire progressivement basculer dans la folie.

Autant le dire tout de suite, "Maestro" est une œuvre magistrale. Dès le morceau ‘Antipath’, l’auditeur est happé par le son d’un violon yiddish émouvant avant que ne déboulent les guitares affûtées d’un death metal mélodique et puissant où de furieux blast beats supportent les voix des deux chanteurs de Winterhorde, l’une claire presque lyrique et l’autre growl. Cette dualité dans le chant illustre parfaitement le chaos psychologique du personnage principal et laisse poindre l’influence des plus grands du death et black metal comme Opeth et Emperor, tout en restant constamment au service de l’histoire.

"Maestro" est un voyage musical progressif, symphonique et théâtral d’une grande richesse et d’une incroyable intensité dans lequel s’affrontent à tout moment ombre et lumière, brutalité et tendresse, guitares électriques et acoustiques, chants gutturaux et clairs (‘Worms of Soul’, ‘They Came With Eyes Of Fire’). L’album recèle en outre son lot de surprises comme une voix féminine lyrique (le magnifique ‘The Heart Of Coryphee’), le saxophone splendide de ‘Cold’ et le titre ultime ‘Dancing In Flames’ qui est ni plus ni moins qu’une valse metal à trois temps se terminant sur un larsen déchirant, acouphène dans le cerveau du violoniste à l’esprit vacillant.