Pilier de Mr So and So, puis membre du Steve Rothery Band et plus récemment de Panic Room, Dave Foster mène également une carrière en solo entamée en 2010 avec une première publication ("Gravity"). Pour son deuxième effort sous son nom propre, le guitariste s'est entouré d'une pléiade de musiciens et chanteurs issus de ces différents projets.
Dès les premières mesures de 'Cabello', notre musicien met son instrument de prédilection en évidence, soutenu par une section rythmique bien en place et efficace. Mais loin de confiner à un album de type guitar-hero, les différentes compositions sont avant tout mélodiques, majoritairement construites sur des enchaînements couplets/refrains, complétées bien évidemment par de nombreux passages instrumentaux faisant la part belle à sa guitare. Qu'elle soit (très) électrique comme dans le métallique 'Black Sunrise' ou simplement acoustique comme dans la sucrerie 'Lingering' (qui rappelle Luna Rossa, dérivé acoustique de Panic Room), la 6 cordes de Dave Foster régale les oreilles de l'auditeur avec une musicalité constante, et le long solo dont elle nous gratifie dans 'Ache' n'est ainsi que pur plaisir.
Et comme notre homme a eu la bonne idée de convier sa collègue Anne-Marie Helder ainsi que Dinet Poortman pour se caler sur les différents registres, tour à tour mutines dans les parties acoustiques et beaucoup plus affirmées (pour ne pas dire agressives) dans les passages électriques et puissants (rappelant d'ailleurs une certaine Tracy Hitchings), les compositions s'enchaînent avec bonheur, dans un style certes plus rock que progressif mais non dénué d'intérêt, s'aventurant même à quelques sonorités world sur le magnifique 'Brahma'.
"Dreamless" se termine enfin par deux titres quelque peu à part des autres compositions. C'est tout d'abord 'Counting Clouds' et ses faux airs de Dire Straits/Mark Knoepfler, reprenant d'ailleurs à son début le gimmick introducteur de 'Telegraph Road', qui déroule une atmosphère bien particulière, sorte de ballade soft aux guitares languissantes. Enfin, après une longue introduction, 'Morphine Sleep' clôture l'ensemble de manière très atmosphérique.
Tout en restant dans la lignée de ses différents groupes, Dave Foster ajoute une touche personnelle à ses compositions, y renforçant de manière toute naturelle le rôle de la guitare, sans toutefois écraser les autres intervenants. "Dreamless" s'écoute ainsi avec plaisir, le pouvoir mélodique des différents titres faisant que l'on s'y attachera très rapidement. Et comme de surcroît Anne-Marie Helder est de la partie…