Van Der Graaf Generator est de retour ! Oui, ça fait sans doute un petit pincement au coeur à tous les amoureux de la période faste du progressif des années 70. Peter Hammill, Hugh Banton, David Jackson et Guy Evans à nouveau réunis nous ont concoctés cet album intitulé Present pour immortaliser cette reformation. Alors quid de ce Present ? Rivalise t’il d’une part avec le passé et laisse t’il entrevoir d’autre part un beau futur ?
Van Der Graaf Generator (VDGG pour les intimes) c’est la certitude d’écouter une musique assez sombre et complexe portée par le chant de Peter Hammill mais aussi paradoxalement aux sonorités assez chaudes avec l’utilisation omniprésente du saxophone de David Jackson. Il serait injuste de ne pas y associer le troisième élément clé (et non des moindres) Hugh Banton et ses nappes de différents claviers et d’orgue.
"Every Bloody Emperor", premier titre de ce Present, déboule dans nos oreilles, et là c’est la claque ! VDGG signe là, non seulement un titre très fort, mais prouve que même plus de 25 ans après, ils sont toujours capables du meilleur ! Hammill nous ensorcelle littéralement avec son chant caracteristique, bien accompagné par l'orgue de Banton, et chose plus surprenante, d’une jolie flûte. Somptueux titre !
"Boleas Panic" s’avère être un instrumental, dominé par le saxophone, de très grande qualité, et "Nutter Alert", un titre plus agressif dans sa forme emmené par les vocaux plus hargneux (quel délice !) de Peter Hammill... Deux moments indiscutablement forts ! Le cas du dissonant Abandon Ship ! est plus délicat. Ce titre, au demeurant très audacieux, rebutera certainement nombre d’entres vous par son côté très difficile d’accès et peu mélodieux. Le manque de mélodie handicape beaucoup également In Babelsberg qui m’est apparu comme le morceau le plus faible de l’album, ne pouvant même pas se targuer d’expérimenter outre mesure. On The Beach, clôture ce premier disque dans une relative douceur nous permettant de reprendre notre souffle avant le deuxième… Et on va en avoir besoin !
Car, au programme de cette deuxième galette, plus d'une heure d'improvisations en tout genre ! Inutile de préciser qu’il ne peut rivaliser avec le premier en terme qualitatif. En effet, l’écoute intégrale de celui-ci provoque une légère fatigue auditive. Déjà que VDGG n’est pas un groupe simple à digérer mais une heure d’improvisations même un tant soit peu travaillées, cela fait beaucoup pour mes pauvres oreilles ! Les bons moments ne manquent pourtant pas. C’est plutôt dommage...
Bref, voila donc un très bon album de VDGG, le premier disque est d’une grande qualité et s’impose assez nettement comme un excellent cru ! Le cas du deuxième est moins convaincant (improvisations oblige !), mais en considérant qu’il ne s’agit finalement que d’un bonus, il ne devrait pas trop ternir l’image de cet excellent Present. J’ai en revanche trouvé que l’album « composé » était un peu court (un peu plus de 37 minutes), j’en aurais bien repris une louche ! La suite, messieurs, vite !