Shiny Black Anthem est une formation italienne dont la popularité de l'autre côté des Alpes s'est beaucoup nourrie du joli minois de la belle chanteuse Sarah Moon, accessoirement vendeuse de l'image de sa plastique pour des magazines de charme. Tout ce projet, son succès et son parcours, sent bon le montage commercial à plein nez. L'écoute de leur premier album "Unbreakable" donnera une réponse claire et sans appel.
Nul besoin d'être grand clerc pour deviner le contenu d'un tel album. Les confirmations vont s'égrainer les une après les autres avec une précision qui touche à l'exceptionnel. Tout d'abord, le format des titres, dans une grande majorité court et faussement cadencé en mid-tempi comme typologie idéale de ces albums formatés pour s'écouler par palettes et destinés à un jeune public. Le style est très naturellement pop-rock avec de fortes touches de cet electro insupportable qui nivelle tout et ne laisse rien dépasser. Le summum du mauvais goût est atteint dans les effets de voix désastreux de 'Broken Smile' et les factices arrangements aux rendus synthétiques dont le disque est rempli ('Love Is Dope').
Ensuite, la voix de la chanteuse, pas désagréable mais sans caractère et dont la seule démonstration d'émotions autorisée interviendra à l'occasion de 'My Heart Is Rusted'. Les ajouts d'une voix masculine, rocailleuse ou criante, sur 'Alone In My World', 'Fade Into White' ou 'Let Me Out' confinent au ridicule tant on perçoit l'opportunisme et la facilité de ce genre d'initiative. Autre signe qui ne trompe pas, la vacuité des harmonies et l'indigence des mélodies élevées au rang de leitmotiv. Pour tempérer un désastre qui s'avère inéluctable relevons un sursaut de quelques secondes dans les riffs qui font tendre l'oreille lors de 'Let Me Out' et 'Love Is Dope'.
Rien n'est à sauver dans "Unbreakable" car tout y est d'une médiocrité affligeante. Le pire n'est pas que ce genre de marchandise existe mais qu'il y ait des oreilles consentantes pour s'infliger de tels néants auditifs.