Avec "Heroes", Sabaton a franchi un cap : il a surmonté le départ des deux tiers de son line up et montré une maturité artistique certaine. Loin d’être un effet de mode, le groupe suédois est un grand nom capable de fédérer les foules. Après une tournée à peine achevée et un nouveau DVD live, il est de retour avec un huitième album, histoire d’enfoncer le clou. "Heroes" glorifiait les héros des grandes batailles, "The Last Stand" va célébrer ces grands combats héroïques décidant du sort d’un conflit. Les deux disques sont jumeaux, leurs pochettes d’ailleurs sont très semblables.
Dès les premières notes, la patte Sabaton est reconnaissable entre mille, mais le groupe ne stagne pas pour autant. Pour cet album, il a accentué l'aspect épique et grandiloquent pour nous plonger au cœur des batailles avec de gros effets mélodiques. La sensation de découvrir un film à grand spectacle s'offre à l'auditeur, impression qui ne le lâchera pas jusqu’à la dernière note. La force de l’album est également d’alterner efficacement titres heavy classiques et titres plus accrocheurs notamment grâce à un gros travail des claviers.
A cet égard, ‘Sparta', grandiloquent, épique et cinématographique, nous plonge directement en plein champs de bataille. Ensuite se distinguent des titres taillés pour la scène avec rythme intense et refrains guerriers aisément mémorisables (‘Last Dying Breath’, ‘Rorke’s Drift’, ‘Hil 3234’, ‘The Lost Battalion’) sur lesquels Sabaton étale un savoir-faire impressionnant. Certes il n’y a rien de bien neuf, mais cela fonctionne à merveille notamment avec ‘The Lost Battalion’, énorme titre qui donne le frisson par sa grande force émotionnelle.
Mais Sabaton n'oublie pas de mettre également en avant la mélodie et les claviers sur quelques titres accrocheurs. ‘The Last Battle’ évoque Van Halen pour le côté big rock et son refrain entêtant. Dans une veine aussi accrocheuse, ‘The Last Stand’ et ‘Shiroyama’ disposent d’excellentes mélodies qui en font de redoutables tubes en puissance.
Les plus curieux apprécieront enfin le grand soin apporté aux paroles. Ils seront ainsi
baladés de la bataille des Thermopyles à la première guerre mondiale ou
aux hussards de Pologne du XVIIème siècle en passant par des batailles
plus récentes avec l’évocation du conflit entre Russes et Afghans.
Au final, si Sabaton ne change pas fondamentalement son style, il fait le fait évoluer juste ce qu’il faut pour ne pas lasser. Avec "The Last Stand", il signe un album d’une efficacité redoutable. Le groupe continue sur sa belle lancée et rien ne semble devoir l’arrêter vers la voie d’un succès encore plus colossal et vers un disque ultime capable de marquer le metal comme les anciens en leur temps.