'Shadowman' est le troisième album solo de Steve Walsh et on peut pas dire que le chanteur-claviériste de Kansas sollicite trop nos comptes en banque puisque c'est 25 ans après le premier que sort cet opus tant attendu par des fans dont l'appétit fut aiguisé par l'excellent 'Glossolalia' datant déjà de 2000.
L'album démarre sur un "Rise" à l'intro et au final metal-prog très puissants, mais dont la partie médiane chantée est très calme et très simple. C'est dans ce registre de chant calme que débute le titre "Shadowman" dont l'arrangement prog-rock acoustique explose à 2 minutes de la fin dans des grandiloquences orchestrales du meilleur effet. "Davey and the stone ..." nous ramène dans les 70's avec un son et un rythme Kansasien agréables à mes oreilles nostalgiques, et le petit coup d'orchestre (à 2'40) juste avant les riffs hard FM n'y est pas pour rien.
"Keep on knockin'" est un peu dans le même registre que "Davey ..." mais sur une base très bluesy qui fait de ce titre une de mes préférés sur cet album. "Pages of old" est une ballade acoustique qui ne vaut guère que par le chant de Walsh et les orchestrations décidément très présentes sur ce 'Shadowman'. "Hell is full ..." est une pièce musclée, plus hard FM que prog, dont les riffs sont quelque peu dévalorisés par un beat très boîte à rythme. "After" est le morceau 'fleuve' de ce disque et c'est sur près de 10 minutes qu'il étale ses méandres qui vont du symphonique grandiose à la ballade intime, diminuant ainsi l'effet de puissance de l'ensemble, ce que je regrette.
Avec "River", splendide ballade Kansasienne, très symphonique, s'achève en beauté un album qui est dur à cataloguer. Je sens que, quelque soit la note que je lui attribuerai, je ne serai pas d'accord avec moi-même, tant ce 'Shadowman" est à double écoute. Si l'on recherche un grand moment de prog on risque d'être déçu, mais si on espère se régaler d'écriture simple mais servie par une orchestration souvent grandiose (voire pompeuse), alors là on est gâté. Encore une fois, mais vous en avez maintenant l'habitude, je laisse parler d'avantage mon coeur que mon cerveau et j'ose un 8/10.