Groupe constitué de musiciens œuvrant ou ayant œuvré pour Fish, et notamment sa section rythmique constituée de Steve Vantsis et Dave Stewart, Tilt nous propose après 5 années de gestation son premier album, "Hinterland", produit par un certain John Mitchell.
Après une entame aux jolis atours post-rock montant progressivement en température, '_Assembly' se termine par une séquence puissante qui rappelle inévitablement Porcupine Tree. Et cette impression va immédiatement se confirmer avec 'Hinterland' où le groupe sort les muscles, pour un rock progressif bien charpenté flirtant avec le metal, porté par une section rythmique faisant feu de tout bois (quelles lignes de basse !) et sur laquelle le chant de Paul Dourley s'avère tout simplement impeccable.
A l'image d'Arena, Tilt développe des mélodies inspirées, accrocheuses sans être simplistes, mêlant envolées progressives instrumentales et parties quasiment calibrées pour des passages en radio ('Strontium Burning'), rappelant en cela Flying Colors, parvenant à rendre son propos accessible au plus grand nombre tout en contentant les amateurs d'une musique qui parle autant aux sens qu'à l'esprit. Et cette avalanche de titres plutôt pêchus n'empêche pas le quatuor de mettre un peu de douceur dans son propos ('Against the Rain', 'Disassembly_'), avant de repartir toute électricité dehors pour un brûlot concis et efficace ('No Superman'). On notera également une production moderne, efficace et sans esbroufe de John Mitchell, mettant particulièrement en valeur les qualités musicales du groupe dont les différents membres mettent leur technique au service d'une musique particulièrement addictive.
Après le final tout en douceur proposé par un 'Disassembly_' qui s'évapore peu à peu, force est de constater l'irrépressible envie de reprendre la galette à son début, validant ainsi toutes les qualités d'un album qui, à défaut de révolutionner le genre, place d'entrée de jeu ce nouveau groupe tout en haut de l'échelle. A suivre de très près.