'Tales From The Artichoke Wood' ? Il n'y avait qu'un groupe de prog pour oser un nom d'album de cet acabit ! Et c'est un groupe polonais qui a commis cette plaisanterie ...
Lizard, qui sort ici son troisième opus studio en 8 ans, nous propose une oeuvre inspirée par la peinture de trois grands contemporains (Van Gogh, Dali et Picasso). Mais je n'avance cette information que d'après les titres car je n'ai pas le plaisir d'entendre le polonais qui reste la langue de tous les textes de l'album.
Première constatation : Lizard s'est éloigné de ses influences néo du début et navigue maintenant dans une inspiration plus Crimsonienne. Deuxième constatation : le violon prend une place très importante dans les compositions.
Un premier titre générique nous permet de découvrir cette fusion des genres musicaux qui marque la totalité du disque. Un intro acoustique (guitare-chant) qui sonne un peu 'Brésil', un transition rock de guitare saturée qui se mélange à du violon jazz manouche, voilà de quoi faire dresser l'oreille. Puis les titres évoquent chacun des trois peintres sur des compositions divisées en petites pièces censées nous plonger dans l'univers particulier de chaque artiste.
Vincent nous laisse une impression de gaieté sur un tempo jazz-rock où le violon règne encore en maître. Salvador est plus mystérieux et pompeux (flûte, guitare rock et orgue Hammond) dans une atmosphère crimsonienne. Et pablo est un mélange aussi complexe que le sont les angles d'un tableau cubiste, subtil et envoûtant. La dernière plage, qui est un rappel du titre de l'album, nous ramène sur terre tout en douceur avec un courte ballade intimiste.
Voila un album qui n'est pas simple d'accès et qui pourtant passe sans accroc dès la première écoute. A conseiller plutôt aux amateurs de prog un peu torturé.
En fin de compte, le titre de ce disque n'est si extraordinaire que ça, il n'est pas loin de ceux des tableaux de Dali !