Groupe japonais de power metal symphonique, Ancient Myth n'a encore qu'une audience limitée en dehors de sa terre natale. Il s'est construit depuis 2002 au gré de quelques changements d'effectif et tente de percer sur la scène internationale avec ce "Aberration" qui est présenté en trois versions différentes en anglais et en japonais.
Le point saillant de cet album est l'omniprésence du clavier qui est volontiers sur-mixé, avec une batterie et une voix largement mises en avant, souvent au détriment de la guitare. Autre caractéristique, l'évidente maîtrise dans la construction, la réalisation et l'interprétation des différentes pièces de l'album. Enfin, le registre utilisé est celui d'un power metal symphonique, puissant, très orchestré, où la double grosse caisse est couramment utilisée. Le clavier étant le principal point d'ancrage de la musique de Ancient Myth, il offre des nappes, des orchestrations mais aussi arpèges et mélodies au son du grand piano comme sur la ballade 'Jakujo No Tsuki, Fukashigi No Yuki', 'Against The Fate' ou encore 'Raven Neamhaim Sight' où Puzzy nous gratifie d'un solo hypersonique. Il est clairement un point fort du groupe car la richesse de cet instrument est pleinement exploitée, même si le contexte musical est assez invariable, à la manière d'Amberian Dawn ou de Fairytale.
L'identité musicale des Japonais est également marquée par la chanteuse Michal qui a participé à des groupes comme Mandylion ou bien Codename:Wingless. Elle possède une voix qu'on pourrait presque qualifier de naïve, même si des incursions dans le chant lyrique, dans 'Against The Fate' notamment, contrebalancent cette impression générale. La vocaliste sait aussi user d'une certaine puissance lorsque la musique le requiert. Comme indiqué précédemment, la guitare d'Izo est assez en retrait dans le mixage, mais elle se fait parfois entendre dans des riffs assez précis et réussis comme sur 'Eyes Shine Like Rasperyl','Canis' et le remarquable 'Raven Neamhain Sight', ou dans des solos de style classique mais toutefois bien balancés quoiqu'un peu courts comme sur 'Aerial Memories: True' ou 'Shade In The Dusk', mettant également en avant le bassiste qui ouvre d'une façon assez magistrale.
Les morceaux en japonais ne jurent pas dans un ensemble très cohérent qui, s'il ne renouvelle pas le genre, pourra séduire les amateurs. En effet, tous les ingrédients sont réunis avec une production qui appuie le caractère symphonique pleinement assumé et des musiciens plus qu'à la hauteur.