Plus je découvre le monde du rock prog et plus je me dis qu’il est impossible de connaître tous les groupes qui existent et surtout, qui ont existé par le passé. Force est de reconnaître qu’une fois de plus, maître Torpedo m’a encore filé une colle à chroniquer et pourtant il va bien falloir que je remplisse ma feuille blanche….
Heureusement pour mes oreilles, Exodus développe un rock progressif chaleureux, mélodique et inspiré, qui me fait inscrire cette œuvre dans les coups de cœur. Au départ, quand j’ai vu le nom du groupe, j’ai de suite pensé au vieux groupe de death métal du même nom... Je m’étais légèrement fourvoyé.
En fait, « the most beautiful day » est le 1er album d’Exodus et date de 1980. Il s’avère être la meilleure réalisation du groupe grâce surtout à sa longue suite épique de 19 mn qui clôture l’album. En 1982, Exodus sortit « supernova » orienté vers un prog moins symphonique que celui-ci. Exodus, avec SBB (tenue pas Josef Skrzek, à propos duquel j’ai fait une récente chronique ) était au début des années 80, le meilleur groupe prog en Pologne.
« The most beautiful day » commence avec « the chosen onces » et une intro aux synthés très vintage. Le chant en Polonais ne tarde pas à rentrer en action, soutenu par une section rythmique basique mais très efficace, le refrain me rappellant un peu des chants militaires par son aspect trop carré et propret.
Les compositions suivantes se montrent sensiblement différentes car elles délivrent plus d’émotions grâce notamment à des synthés plus présents et planants. « Stary noé » (cela aurait pu être « Story néo » !!) baigne dans un style néo léger à la Quidam d’Emilia, insouciant et emprunt de rêveries.
Exodus verse aussi dans le prog symphonique proche de Yes avec « The view from the highest mountain » (titre typiquement prog, n’est il pas ?). Les musiciens ont d’ailleurs su parfaitement coller leur musique au titre du morceau car elle emmène l’auditeur vers les plus hauts sommets et, au milieu des cieux, nous laisse planer, supportés par les nappes de synthés doux et feutrés comme la brume qui entoure nos rêves.
Ceci s’avère être une parfaite préparation pour aborder le morceau épique de 19 mn « The most beautiful day ». Après un départ qui me rappelle la version live de « 3 boats down from the candy » (Marillion, face B de « He knows, you know ») ce long morceau délivre, comme le veut tout bon groupe prog, de nombreux changements de rythmes avec des breaks à foison et laisse plus de place aux développements musicaux qu’au chant, le refrain, repris en chœur, ne venant qu’à la dizième minute.
Pour clôturer cette belle découverte, cette réédition nous offre de découvrir trois bonus inédits dignes des meilleurs titres de l’album. On découvre ainsi un très beau chant féminin sur le 1er bonus.
Au final, il est surprenant de constater que, malgré son année d’origine, cet album s’inscrit parfaitement dans l’idée que l’on pourrait se faire d’une définition du néo prog, dans cette optique on peut le qualifier d’avant gardiste ou de Pendragon avant l’heure. C’est aussi cela la richesse du prog… On le trouve à des endroits ou l’on ne s’y attend pas forcément.