Colin Bass reste dans l’esprit du public, le bassiste mais également le chanteur occasionnel du légendaire groupe Camel. « In The Meantime » est le titre de son deuxième album solo. A part quelques musiciens invités de-ci de-là, Colin s’est occupé de tout ou presque (si l’on excepte la batterie). Contrairement à son précédent opus, point de participation d’Andrew Latimer à se mettre sous la dent comme s’il était temps pour l’artiste de s’éloigner définitivement de son groupe d'origine… Tout cela illustré par une première écoute un peu déroutante. On a tendance à chercher les influences de Camel en vain. La déception passée (je suis, je dois bien l’avouer, grand fan de Camel) on apprend à écouter et à s'imprégner du nouvel univers musical de Colin Bass en solo. Mais quel est-il ?
Difficile de répondre clairement à cette question, car l’artiste semble avoir volontairement choisi de ne pas s’enfermer dans un style unique. « In The Meantime » n’est que peu progressif et se compose majoritairement de pièces folk-rock assez enjouées (Dissident Song, As We Say Goodbye, In The Meantime), de pièces plus typiquement blues (So Hard To Say Goodbye), voir de titres un brin plus "funky" (Slow Train Blues) entrecoupés de ballades acoustiques (Talk To Me, One Small Moment).
L’ensemble est finalement très acoustique dans l’esprit, la guitare électrique ne venant que rarement prêter main forte aux compositions sauf sur le magnifique « So Hard To Say Goodbye» et sur l’autre grand moment, le délicatement mélancolique « When Will You Ever Learn ? ». Cette dernière possède une deuxième partie - et notamment un solo de guitare - que je n’hésiterais pas à qualifier de relativement « prog » . Bref, ce n’est pas un hasard si ces deux titres là me semblent au-dessus du lot. Les autres, bien que pas désagréables, s'oublient en revanche assez vite...
Voilà donc un album assez varié offrant un peu plus de 46 minutes de musique provoquant rarement un enthousiasme sans limite, mais qui permet d’apprécier le talent indéniable de Colin Bass. Bien que plus vraiment affilié progressif, il n’en reste pas moins musicalement intéressant. Par contre, je ne peux que conseiller aux « hardcore progueux » d’aller voir ailleurs…