CRUZH: Cruzh (A.O.R.,Hard Rock Melodique) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Exemple typique de nombreuses formations des régions septentrionales embarquant régulièrement l’auditeur dans des voyages dans le temps, le trio suédois Cruzh,qui s'est formé en 2013, a déjà produit deux EPs avant d’être repéré par Frontiers sur lequel il signe afin d’offrir un premier effort longue durée.

Direction les années 80, avec en point de mire Bon Jovi, Def Leppard ou Danger Danger, groupes qui semblent copieusement avoir inspiré les membres de Cruzh : l’introductif ‘In N’Out Of Love’ voit son riff méchamment inspiré par celui du ‘Livin’ On A Prayer’ (tiré de "Slippery When Wet" de Bon Jovi), l’ombre de Danger Danger plane sur un ‘Hard To Get’ au refrain léger et accrocheur pendant que celle des Léopards de Sheffield est particulièrement prégnante sur ‘First Cruzh’ ou le catchy ‘Survive’ dotés de chœurs typiques du gang de Joe Elliott. Les deux dernières influences fusionnent d’ailleurs sur ‘You’, titre le plus nuancé de l’opus avec une belle montée en intensité.

Mais bien que l’écoute des onze titres de "Cruzh" apporte un plaisir indiscutable (tout cela est délicieusement rétro et parfaitement interprété), il n’y a pas non plus de quoi déclencher un enthousiasme incontrôlable. La faute tout d’abord à un manque flagrant de personnalité, ce qui est dommage car ‘Set Me Free’, qui voit le trio s’engager sur une voie plus scandinave, prouve que les Suédois peuvent s’extraire de la nostalgie des 80’s qui est la principale marque de fabrique de cet opus. A noter également la ballade ‘Straight From The Heart’ s’étalant sur plus de sept minutes et enchaînant une première partie acoustique et une seconde électrique, ce qui montre là aussi que Cruzh peut faire preuve d’un peu d’originalité lorsqu’il s’en donne les moyens. Enfin, bien que pouvant être située entre celles de Ted Poley (Danger Danger) et de Joe Elliott (Def Leppard), la voix de Tony Andersson montre clairement des limites que n’ont pas ces deux pointures, ce qui pourrait handicaper le groupe au moment de passer à un niveau supérieur.

En dehors de ces quelques points, "Cruzh" n’en reste pas moins un agréable opus, en particulier pour tous ceux qui ont été marqués au fer rouge par le rock mélodique des années 80. Il reste désormais à savoir si les leçons seront retenues afin de permettre aux Suédois de s’extraire de la masse des formations scandinaves œuvrant dans ce créneau dont la nostalgie prégnante peut aussi bien envoûter que rebuter. Réponse au prochain épisode.

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