L'album, doté d'un son assez moderne, est assez loin d'un disque "tout rock sudiste", passant d'un hard rock moderne à de la pop rock, avec un détour par du rock sudiste (quand même), du rock soft et butinant même jusqu'au latino traditionnel ! Du coup la cote des titres ne sera pas la même suivant la sensibilité de chacun. Le chant est partagé entre les deux guitaristes du groupe mais il est bien trop lisse par rapport à celui de Medlocke et l'auditeur n'y gagne pas au change.

Le disque est assez inégal, passant de titres très bons ('Need My Ride', 'Southern Native', 'Ohio', reprise de Crosby, Stills, Nash & Young, 'Love This Town') à des chansons assez anecdotiques ('Everyman' ou 'Call Of A Hero') voire des choses inutiles comme 'Diablo Loves Guitar', le morceau latino instrumental quasiment acoustique. Mais rien ici ne vient concurrencer vraiment un 'Train Train', 'Every Man Should Know It' ou 'Good Morning', pépites des précédents albums...

Le disque n'est pas mauvais en soi, retrouvant l'âme sudiste baignée dans une musique plus moderne qui rappelle parfois les expérimentations de ZZ Top ('Southern Native'), alourdit le ton ('Satisfied Man') ou au contraire l'allège ('Call Of A Hero'), flirte avec une pop à la Lenny Kravitz ('Everyman') ou fait mouche avec un hard rock sudiste chromé doté de superbes solos... et aussi d'une cowbell entêtante ('Whiskey Train').

Au final, l'étiquette Blackfoot s'avère presque gênante car l'album, qui a beaucoup de bons moments, fait plus bon premier album d'un jeune groupe que bon album de Blackfoot, légende du rock sudiste : on est loin des classiques du groupe. Le fan de Blackfoot ne doit pas se précipiter et n'acheter qu'en connaissance de cause...