Amaranthe, groupe scandinave (membres suédois et danois) de metal mélodique revient tout juste deux ans après la sortie de "Massive Additive" qui n'avait pas convaincu la critique, la faute à une relative mollesse des parties musicales. Le cru 2016 intitulé "Maximalism" ne compte pas déroger avec le credo pop/metal mélo du groupe qui s'appuie toujours sur un trio de chanteurs, deux voix claires, Elize Ryd et Jake E. Lundberg, et une voix extrême, celle de Henrik Englund dans un registre proche de celui de Marco Hietala (Nightwish).
Car Amaranthe s'est fait une spécialité de mêler metal et pop dans des productions aux titres directs et aux mélodies très accrocheuses en espérant ratisser large. C'est donc sans surprise que 'Maximize' ouvre les hostilités sur un clavier electro/techno relayé par des guitares saturées puis les voix alternées des trois vocalistes. Le refrain est hyper accrocheur et la production signée Jacob Hansen (Volbeat, Epica, Delain) est à la fois enveloppante et percutante. L'intro de 'Boomerang' vient confirmer la tendance avec, d'entrée, le refrain asséné comme pour prévenir de ce qui va nous tomber sur le coin du nez : un riff simple et solide, un chant rageur à la Nightwish et des mélodies imparables qui s'installent en tête dès la première écoute.
Dans la même veine, l'album regorge de hits en puissance aux refrains d'une efficacité redoutable tels 'Faster', '21' et 'Supersonic' tous bâtis sur la solidité et l'immédiateté des mélodies, et l'on se surprend à fredonner les titres dès leur première écoute (alors imaginez après deux ou trois tours de piste ...). D'autres titres plus pop lorgnent plus facilement du côté du R'n'B musclé, moins pour les rythmes et arrangements que par la voix variée de Elize Ryd (sans les vibes) dont la performance est notable sur tout l'album mais plus particulièrement sur les deux titres les plus lents que sont 'Limitless' et 'Endlessly'. Si sur le premier la belle Suédoise livre une prestation Majuscule bien aidée par Lundberg et une mélodie encore une fois étonnante d'efficacité, le second est plus quelconque voire sirupeux malgré les vocalises impressionnante d'Elize.
Musicalement, les limites du combo sont vite atteintes et des titres comme 'Fury' ne proposent presque rien à se mettre sous la dent. D'où un format de pistes ultra court puisque Amaranthe va droit à l'essentiel en se concentrant sur ce qu'ils savent faire, des tempos percutants, un équilibre intelligent des trois voix complémentaires et des refrains affûtés. Et ça marche. La mayonnaise prend et les titres s'enchaînent en instillant dans les recoins de nos cerveaux des ritournelles infaillibles et les 40 minutes de ce "Maximalism" passent en un instant.
Les plus chafouins railleront la tendance commerciale, le format radiophonique, les effets electro ou la naïveté de certaines parties instrumentales mais les autres auraient tort de se priver du plaisir immédiat que procure cet album simple et efficace. Sans sortir du sacro-saint triptyque couplet-refrain-solo, Amaranthe pourrait trouver un public large à l'instar de Evanescence en sont temps grâce à sa touche d'originalité qui réside dans ces mélodies certes formatées mais diablement efficaces. Amaranthe sort du lot en assumant son rôle et nous propose son meilleur album à ce jour.