Walking Papers, ça vous dit quelque chose ? Mais si, ce groupe constitué entre autres de Duff Mckagan (Guns N' Roses) à la basse et Jeff Angell au chant, la bande ayant sorti un unique album en 2012, bien accueilli. Duff reparti vers ses premières amours, Jeff décide néanmoins de continuer à composer mais sous un autre nom, celui de Jeff Angell's Staticland. La formation compte également dans ses rangs Benjamin Anderson (basse/claviers) et Joshua Fant (batterie), deux musiciens ayant l'habitude de jouer en compagnie du vocaliste. 

Si vous aimez Walking Papers, il y a de grandes chances pour que ce disque vous plaise aussi. Jeff Angell joue toujours autant la carte de la diversité : ses compositions se font tour à tour pop, rock, blues et un peu hard, même s'il aurait été préférable que cette dernière composante soit plus présente. Ce petit regret mis à part, il faut reconnaître que les six premières chansons forment un ensemble impressionnant. Du bluesy 'Everything Is Wrong' à l'intimiste 'The World Is Gonna Win' en passant par les irrésistibles 'The Edge' et 'Never Look Back' (superbe refrain à la Ugly Kid Joe), cette première partie sonne incroyablement bien. La recette est plutôt simple, chaque titre étant structuré autour d'un riff ou d'une mélodie efficace et porté par la voix tout en retenue de Jeff, qui participe en grande partie au charme de compositions qui sans lui seraient beaucoup moins intéressantes.

Dommage que la suite soit en dents de scie. 'Nola' se traîne complètement car beaucoup trop répétitive, et la doublette 'High Score'/'If You Only Knew' fait un peu mieux sans parvenir à se hisser au niveau du début dans l'intensité mélodique ; il faut attendre 'I'll Find You' et ses tonalités plus joyeuses pour retrouver ce bon équilibre. 'Tomorrow's Chore' est lui aussi un joli morceau assez proche dans l'esprit de Richie Sambora en solo. A noter que l'édition limitée contient deux titres supplémentaires, et si 'The Cure Or The Curse' est dispensable, difficile de comprendre pourquoi 'The Past Where It Belongs' ne figure pas sur la version classique de l'opus tant il aurait mérité cette place. 

Malgré une deuxième partie moins passionnante, notamment à cause de ce regrettable passage à vide qui nous amène à penser que Jeff aurait dû être un peu moins gourmand sur la tracklist, ce premier disque est incontestablement un bon album d'un artiste méritant une meilleure reconnaissance.