Voilà bien longtemps que Frontiers ne nous avait pas
sorti un groupe suédois de hard rock mélodique ! Ils les
élèvent en batterie probablement, c'est la seule explication qui
tienne. Comme nous ne sommes jamais saturés chez Music Waves, quand
un nouveau produit se présente, le fidèle chroniqueur lève le doigt
et en appose un autre sur la couture de son pantalon. Alors faisons
les présentations : ci-devant vos mirettes investigatrices
voici Palace, combo homonyme des heavy rockers allemands, qui vous
propose de vous pencher sur leur offrande initiale.
La prédilection musicale des Suédois n'a rien à voir avec celle
des Teutons flingueurs : Palace, du nom de son vocaliste/guitariste,
fait dans le FM tranquille, l'AOR, bref le rock mélodique. Le
premier album de ce jeune homme ayant traîné sa six-cordes avec
Harry Hess dans First Signal et de ses camarades de jeux, tout droit
sortis de chez Adrenaline Rush, Houston et Find Me (tout sauf du
bourrin), porte le nom peu modeste de "Master Of The Universe".
Nous naviguons ici en terrain connu, aucune révolution musicale à
l'horizon, c'est du « tiré à quatre épingles », du
« je ne veux voir qu'une tête », du « y'a pas un
cheveu qui dépasse », bref c'est linéaire, policé, sans
odeur ni saveur, désuet et avare en imagination mélodique. L'album
s'écoute sans émoi particulier, au bout de la dernière piste ne
nous prend l'envie ni de jouer au frisbee-curling avec l'objet, ni de
le copier pour tous les amis, les voisins, les membres de la famille
et les collègues de travail. En fait, à l'aboutissement de
l'audition de l’œuvre vous vient un grand blanc, et ensuite vient
la peur...
...la peur qu'à force d'empiler les opus similaires de rock un
peu hard mais surtout "radio-friendly-back-in-the-80's", on va finir
par la frôler la saturation des peuples et se retrouver, comme
jadis, avec l'émergence d'un style tout autre qui, pour se démarquer, dézinguera
l'ensemble de la production du genre, sans faire la différence entre
les ténors talentueux et les insignifiants handicapés du talent. Et
là, on aura l'air malin, nous les soft hard rockers...