Dès les premiers instants, 'Stone of Mourning' nous cueille par des éléments percutants, et point d'entrée en matière n'est nécessaire : le combo balance la sauce à la figure sans ménagement, et sans habituer l'auditeur à cette transe aussi brutale qu'animale. Puis, au sein d'éructations primaires, les musiciens lâchent la bride, dévissent le tempo, et laissent la place à un passage aérien, sorte de libération musicale diaphane et resplendissante. 

C'est dans cette veine presque aérienne ou contemplative que le groupe poursuit son incantation à la déesse Décibel. L'ambiance se construit autour d'arpèges angéliques, d'une rythmique efficace et de voix qui tissent une toile dans laquelle s'entremêlent la colère froide et les séductions langoureuses. Puis le diptyque 'Epistème' combine une première partie qui nous pousse à secouer la tête avec une seconde à l'introduction faite de contemplation ascétique avant de remodeler la violence précédente dans un final d'anthologie.

Avec ce foisonnement rythmique et ces compositions où les idées s'enchaînent à une vitesse supra-luminique, on aurait pu imaginer l'auditeur perdu jeter l'éponge... Mais non ! Kadinja possède un art étrange pour captiver son auditoire et subjuguer les sens. "Acendancy" est ainsi maîtrisé en bout en bout, violent, brutal, technique. Il a aussi ce je ne sais quoi de personnalité qui l'enrobe d'un halo lumineux éblouissant, et le hisse au rang de pièce à la fulgurance quasi surnaturelle.