"Top ! Je suis un groupe de thrash metal composé de Danny Camilleri (4ARM), Dean Wells (Teramaze), Nick Walter et Jon Dette (Slayer, Iced Earth, Anthrax, Testament), j'ai été formé à Melbourne (Australie) en 2014, j'ai pour ambition de donner un digne successeur aux "Ride The Lightning" de Metallica, "Rust In Peace" de Megadeth et autres "South Of Heaven de Slayer, je sors mon premier album "Alliance O Thieves" le 19 août 2016 chez Mascot, je suis, je suis ? Meshiaak ; Bravo Jean-Claude !"
Avec une telle carte de visite, pas de doute sur le contenu à venir, et les premières pistes le confirment d'entrée, Meshiaak officie dans un thrash classique, speed et heavy tout en restant mélodique et accrocheur ('Chronique Of The Dead', 'It Burns At Both Ends' ou 'Alliance Of Thieves' un peu plus loin). En effet, les riffs sont acérés et rapides, Dette martyrise son kit avec maestria et la puissance de la voix de Camilleri fait des merveilles dans une tonalité proche de celle de James Hetfield.
Mais ne croyez pas que vitesse et brutalité soient les seuls atouts de ce frénétique "Alliance Of Thieves". Le quatuor australien en a sous la pédale et dès le break langoureux de 'I am Among You', il nous montre une autre facette bien plus subtile, mélodieuse et aux arrangements intelligemment placés qui apportent une fluidité toute naturelle. Le solo magique de Dean Wells qui suit prouve quant à lui que l'apport d'un guitariste rompu aux codes plus élaborés du metal progressif apporte une consistance qui élève l'album au-dessus des productions habituelles du genre.
La tendance se confirme avec la doublette 'Drowning, Fading, Falling' et 'At The Edge Of The World', sommet mélodique de l'album, où le heavy l'emporte sur le thrash brut du début, le second proposant même un refrain suave à la Ghost Brigade sur un mid-tempo entraînant. Si le rythme effréné reprend rapidement ses droits par la suite, les mélodies imparables ne disparaissent pas complètement puisque le final de 'Maniacal', malgré une intro ultra rapide rappelant le Slayer des débuts, en propose une tranche supplémentaire à partir du break central avec un nouveau solo ahurissant de Wells et des riffs d'une lourdeur sonnant comme aux grandes heures de Metallica.
Dans la plus pure tradition du thrash de la fin des années 80, Meshiaak réussit la prouesse de remettre au goût du jour un style sclérosé par des codes figés et une inspiration souvent trop limitée. Du coup, le pari est gagnant puisque ce "Alliance Of Thieves", en plus de lorgner artistiquement du côté des albums auxquels il est appelé à succéder, pourrait bien les rejoindre au Panthéon du thrash. Grâce à des apports traditionnels et plus modernes, à l'image du closer 'Death Of An Anthem' qui fait étalage du potentiel monstrueux de ce super-groupe, les Australiens signent là, grâce à une prestation majuscule de chaque musicien, une des pierres angulaires du heavy de cette décennie. A ne manquer sous aucun prétexte.