La première chose que j’ai eu envie de dire après l’écoute de cet album, c’est « merci ». Merci Echolyn d’avoir continué à sortir des albums de qualité et ce, malgré tes déboires avec une grosse compagnie de disques dont on taira le nom ici, merci de n’avoir jamais cédé à la facilité sous prétexte que c’était plus vendeur, et enfin, merci pour ce nouvel album qui est merveilleux à plus d’un titre.
Autant que je me souvienne, ce groupe américain aux musiciens talentueux ne m’a jamais déçu. Dés leur premier album, simplement nommé « Echolyn », tout était déjà là : maîtrise des harmonies vocales, des ruptures de rythmes et ambiances jazzy complexes. Avec « Suffocating the bloom » et sa superbe suite de 28 minutes, Echolyn confirmait tout le bien que l’on pensait d’eux. En 1995, « As the world » devenait l’album de la consécration, le morceau éponyme étant un des plus beaux représentants du courant progressif qu’il m’ai été donné d’écouter. « Cow-boy poems free » marquait le retour à un rock plus basique mais encore inspiré et « Mei », malgré son unique morceau de prés de 50 minutes, s’avérait finalement leur album le plus accessible et peut-être leur meilleur.
Et alors, ce nouvel album, que vaut-il ? On retrouve le style Echolyn d’ « As the World », c’est à dire des morceaux plus ou moins courts (10 minutes quand même pour le plus long), relativement élaborés dans leur construction, des refrains souvent accrocheurs mais on notera également une nette évolution par rapport à l’album de 95. Pas d’orchestre à cordes cette fois-ci mais des cuivres qui donnent une coloration funky à la plupart des compositions du nouvel album. Si l’on a rapproché parfois Echolyn du courant néo progressif autrefois, l’affiliation paraît difficile aujourd’hui, on est plus proche d’un rock 70’s élaboré.
Le premier morceau « Georgia Pine » est bien représentatif du style de l’album, il est très dynamique et ne se contente pas de jouer sur l’alternance couplet-refrain, le tout en moins de 6 minutes. Les cuivres interviennent à partir du second morceau tout aussi réussi dans un style plus jazzy. Il faut attendre « Lovesick morning » pour que le groupe se calme un peu avant de repartir de plus belle, mais la perle de l’album est probablement le morceau éponyme dont la fin est vraiment magnifique (d’où le titre), ces chœurs, cette façon de chanter, c’est typiquement américain, c’est typiquement Echolyn.
Avant d’écouter « The end is beautiful », je pensais que « Mei » était mon album préféré du groupe, maintenant, je n’en suis plus aussi sûr. Assurément l’une des plus belle réussite progressive de l’année.