Comme le fruit du même nom, Jet Banana a décidé de nous rafraîchir. Déjà rodé sur scène, le quatuor originaire de Meaux a choisi via le système de crowfunding de faire financer son premier album au titre philosophique, illustrant la révolte de la dialectique hégelienne, "Master Is The Enemy".
Jet Banana nous offre un hard rock explosif, sous la bannière rock power. Les guitares sont en avant (à l'image du dynamique 'Dead Loves Song' ou du rock 'n' roll 'Love Is Away'), la section rythmique ne lésine pas (la basse se fait grondante sur 'Missionary'), le chant est puissant et l'accent anglais maîtrisé. Comble de bonheur, le groupe nous offre des refrains fédérateurs ('The Master Is The Enemy') qui feront taper du pied et des mains l'auditeur.
Toutefois, Jet Banana sait se montrer imprévisible et pioche allègrement dans un répertoire parfois aux antipodes de son son révèlant ainsi la richesse éclectique de ses influences. Le titre éponyme et 'White N'Red' possèdent des riffs proches de The Beastie Boys. La musique indienne intervient sans crier gare sur 'Ok!' et sur l'introduction de 'Baby I'm Down', excellent choix de single, qui mélange allégrement anglais et espagnol. Cerise sur le gâteau, les lancinantes ballades 'Unborn' et 'The Last One' démontrent une nouvelle fois la capacité du groupe à s'approprier un genre avec brio. La grande réussite de l'album est pourtant 'Old Echo' avec son climat étouffant et son chant rageur.
Premier essai transformé par un groupe qui a déjà eu le temps de se frotter à la scène : "Master Is The Enemy" remplit parfaitement son rôle de fiche d'identité de nouveau venu, et offre un agréable patchwork de rock. Nul doute que le groupe se transforme en phénomène sur tous les festivals estivaux. À suivre...