Alarion est le projet de Bas Willemsen qui assure les instruments (guitare, basse, claviers) mais aussi l'orchestration, la production et le concept visuel de la pochette. Bref, le Batave est à la manœuvre et fait appel à de nombreux invités pour le seconder musicalement et l'accompagner vocalement, notamment l'omniprésent Damian Wilson. Tout ceci aboutit à un album concept de metal progressif symphonique et dense.
Le disque commence sur les chapeaux de roues avec 'Chains Of The Collective' qui délivre un bloc sonore compact fait de gros riffs de guitares, de nappes de claviers envahissantes, avec le chant plutôt réussi de Damian Wilson et une batterie-pilon. Le tout est assez linéaire mais laisse présager certaines qualités intéressantes si ce n'est de la subtilité.
'Turn Of Fate', que l'on retrouve en version acoustique pour clore l'album, permet d'entendre la voix d'Irene Jansen (Ayreon), petite sœur de la fabuleuse Floor Jansen (Nightwish, ReVamp), toute
en puissance pour un des morceaux les plus réussis car cohérent et assez
bien construit.
Les voix du chanteur de Threshold et de la Néerlandaise apportent de la musicalité et de la variété dans l'ensemble un peu trop homogène qui se retrouve tout
au long des 11 pistes. Cependant quelques breaks et autres passages plus acoustiques se font entendre par moments, mais souvent de façon un peu brusque, comme sur 'Waves Of Destruction -II- Struggle For Survival'. 'Colourblind' commence plutôt bien mais renforce cette impression de juxtaposition de voix et d'instruments sans qu'aucune osmose n'intervienne.
Malgré quelques bonnes idées, des performances honorables de plusieurs instrumentistes et chanteurs, la magie n'opère pas vraiment dans ce premier essai de Bas Willemsen. Il faudra soigner la cohérence en matière de composition et de musicalité pour que Alarion puisse être à la hauteur des attentes que l'on est en droit d'avoir devant un groupe qui semble ne pas lésiner sur la promotion et qui a su convaincre des artistes de haut niveau.