Groupe mené par le guitariste Jared Leach, accompagné d'un batteur et d'une chanteuse, Ghost Medicine publie son premier album en cette année 2016, accueillant pour l'occasion en son sein l'ex-Porcupine Tree Colin Edwin à la basse.
Originaire de Géorgie, Jared Leach est un véritable virtuose de la guitare, et il nous démontre toutes les facettes de son talent au long des sept plages qui composent "Discontinuance". Guitare acoustique, riffs métalliques, soli progressifs ou même guitare classique, notre homme virevolte avec talent entre les styles, passant sans ambage d'un extrême à l'autre. Les presque 10 minutes de 'Crooked House' vont ainsi lui permettre de dérouler ces multiples facettes, passant d'un riff introducteur monstrueux de puissance à une partie chantée quasi-acoustique, avant de revenir au metal pour clôturer le tout.
Et, hormis un 'Beautiful World' presque anecdotique au regard du maelström déployé sur les six autres compositions, ce jeu de montagnes russes va accompagner et surprendre l'auditeur dont les tympans se retrouvent sollicités de multiples manières, entre folk, classique, metal ou encore fusion ('Departure'). Bien entendu, la seule présence d'un guitariste de talent ne justifie pas de la qualité de son œuvre, et il convient de noter ici la présence d'une section rythmique infernale, n'hésitant pas à user de la double pédale ou à envoyer des coups de basse percutants comme des uppercuts, donnant une assise colossale aux passages instrumentaux.
En comparaison, la voix fluette de Sarah Hoefer a parfois un peu de mal à passer, d'autant que certaines harmonies laissent à désirer, donnant l'impression d'un décalage entre le chant et son accompagnement. Cela ne représente heureusement que quelques instants qui ne remettent nullement en cause la qualité de l'ensemble.
D'un abord pas toujours immédiat, "Discontinuance" marque tout d'abord l'auditeur par sa puissance, avant de dévoiler au fil des écoutes toute sa richesse provenant de la multiplication des changements de climat, garantie de ne pas lasser l'auditeur qui ne serait pas forcément adepte de la composante métallique du rock progressif. A découvrir.