Batteur de son état en ayant évolué notamment au sein de Big Big Train ou encore Blind Ego, c'est en multi-instrumentiste que Steve Hughes a débuté une carrière solo avec la publication d'un premier album en 2015, "Tales From the Silent Ocean". A peine 12 mois plus tard, notre homme récidive en nous proposant sa nouvelle production, "Once We Were, Part One", accompagné pour l'occasion de quelques invités parmi lesquels nous noterons la présence d'un certain Dec Burke.
Et pour ouvrir cet album en fanfare, quoi de mieux qu'un magnum opus de 33 minutes au cours duquel Steve Hughes va dérouler tout ce qui fait le bonheur des amateurs de rock progressif. Sur fond de claviers prédominants et notamment un piano très dynamique, 'The Summer Soldier' enchaîne sans temps mort une multitude de thèmes portés régulièrement par des rythmiques impaires et soulignés par de discrets mais efficaces soli de guitare. Malgré la longueur imposante, on ne s'ennuie guère, excepté sur la fin où trois minutes censées coller au thème du morceau mais s'avérant au final bruyantes et inutiles ne viennent casser la dynamique jusque-là sans faille.
Et malheureusement, la suite de l'album va venir confirmer cette tendance, avec une qualité très inégale d'un titre à l'autre. Si 'Jay' et ses clins d'œil multiples vers le funk, le jazz ou encore le reggae pour un final inattendu parvient à maintenir l'intérêt, il en va tout autrement du décousu 'Kettering Road' qui s'égare en chemin au fil des minutes pour se terminer en queue de poisson, ou encore des deux instrumentaux sans intérêt ('A New Light' et 'Propaganda part one').
Symbole parfait de cette dichotomie, 'Was I Wrong' présente des parties chantées quelconques avec un refrain affreux et bancal, alors que les passages instrumentaux sont tout simplement merveilleux (quelle partie centrale !). Et si 'That Could've Been Us' fait encore illusion avec un final marillionesque qui malheureusement ne décolle pas, les deux plages qui viennent conclure ces 75 minutes de musique se révèlent là encore de peu d'intérêt, le chant très quelconque ne faisant qu'accentuer cette impression.
Soufflant plus souvent le froid que le chaud, "Once We Were Part One" vaut essentiellement par son titre epic quasiment irréprochable, tandis que la suite joue trop aux montagnes russes en cherchant peut-être à ratisser trop large. Il reste alors un album un peu trop disparate pour maintenir l'intérêt sur la durée.