Si vous ne connaissez pas Ajalon, personne ne peux vraiment vous en vouloir... Ce nouvel album n'est que le deuxième en 9 ans. Mais le nom de son leader, Randy George, vous parlera sans doute plus, car il apparaît régulièrement au coté de Neal Morse, sur les prestations solos de ce dernier. De là à penser que la musique d'Ajalon est teintée de mysticisme, il n'y qu'un pas que je franchirai sans peine : 'On the threshold of eternity' est d'inspiration biblique.
Dans un style globalement progressif, par moments symphonique, les titres de cet album sont admirablement servis par des musiciens de bon niveau. Des petites touches de folk celte (flûte, violon) viennent agrémenter cette harmonie notamment dans l'instrumental introductif. Moins "agressives" que les récentes productions de Neal Morse, les chansons se déclinent d'avantage sur des tempos de ballade et des sonorités de guitare rondes que sur des riffs métalliques.
Les titres se succèdent sans point faible particulier, mais sans point fort non plus, à peine si l'on remarque deux courts soli de claviers dus à la patte de monsieur Rick Wakeman dans "What kind of love" ou les choeurs aériens de Lisa Green sur "The higway". Il faut attendre pratiquement la fin de l'album et le titre éponyme pour découvrir une composition longue à la mode progressive avec ce qu'il faut de soli (claviers, guitares) et de montées en puissance pour décoller un peu. L'intervention de Neal Morse himself n'ajoute que peu à des vocaux fort bien tenus par Wil Henderson.
Le petit bonus final, une reprise du "You and me" des Moody Blues, ne fait qu'apporter une conclusion en douceur mais sans grand relief à un album qui manque de brillance. Seuls les textes pourraient augmenter l'intérêt de l'oeuvre à condition d'être versé dans la religion. Personnellement, sans être anti-religieux je reste peu sensible à cette littérature, et ce qui passe très bien avec les albums de Neal Morse, me parait fade ici. La musique d'Ajalon n'a pas la force nécessaire pour accrocher l'intérêt.
'On the threshold of eternity' se laissera écouter sans réel déplaisir et passera très bien en musique de fond, mais aura sans doute du mal à vous captiver sur la durée. Dommage, car il y a vraiment des passages d'une grande beauté disséminés au long de cet opus.