Le problème que l’on rencontre souvent avec le progressif français, c’est qu’il a du mal à se défaire de l’influence de son père fondateur, j’ai nommé Ange. Il n’y a que quelques groupes qui s’affranchissent du modèle « Angélique » (sans forcément le renier) et on peut dire que Nil fait partie de ceux-là au même titre que Thork. Les 2 groupes ont d’ailleurs en commun le guitariste et le bassiste (les frères Maurin).
Et le contenu me direz-vous ? Vous connaissez Thork ? Et bien Nil est à peu près le même genre de groupe « dark folk progressif » (dixit Thork) mais avec une chanteuse.
Vous ne connaissez pas Thork ? Et bien imaginez un groupe de rock chantant en français (déclamant parfois) des textes obscurs et métaphysiques sur fond musical inspiré de Magma, King Crimson ou encore du mouvement RIO (Rock In Opposition). Vous l’aurez compris, Nil ne fait pas dans le progressif joyeux à la manière d’un A.C.T.
« Nil novo sub sole » est le quatrième album du groupe, il est dans la continuité des précédents mais avec cette fois-ci, une formation plus ramassée. Il commence par un morceau épique de 20 minutes avec suffisamment de rebondissements possibles pour captiver l’auditeur sur toute sa longueur.
Le second morceau, court, est un intermède calme à l’ambiance gothique. Il fait une assez belle transition avec le morceau suivant, une pièce instrumentale magnifique de plus de 14 minutes, ce qui fait que même si vous n’accrochez pas aux textes du groupe, Nil a suffisamment d’arguments musicaux pour vous tenir en haleine.
Le quatrième titre est également un instrumental dans la lignée du précédent. Ce qui retient surtout l’attention, c’est le rythme de la basse qui donne sa dynamique au morceau. On ressent parfois la maîtrise technique du groupe sans que cela gêne l’écoute et l’appréciation de la musique.
Dans le cinquième morceau, Roselyne Berthet revient au chant. La mélodie du piano fait un peu penser à ces groupes progressifs nordiques qui savent si bien inspirer la mélancolie de par leur musique belle et profonde.
Le sixième et dernier titre débute comme un morceau de Gordian Knot avec une prédominance de la basse. Encore une fois la maîtrise instrumentale est là, et encore une fois, on se laisse prendre par l’ambiance musicale sombre et envoûtante, pour une dernière danse…
Ne serait-ce que par curiosité, je vous recommande chaudement de vous plonger dans cet album de Nil et peut-être, vous laisserez-vous emporter par les eaux hypnotiques de leur inspiration.