Close to the Edge est considéré par beaucoup comme la deuxième pièce de la trilogie Fragile - Close To the Edge - Relayer qui installe Yes comme un des leader du mouvement progressif des années 70 aux cotés de Genesis et du King Crimson. L'album poursuit l'exploration des chemins étoilés qui avaient été découverts lors de l'album précédent (« Fragile ») : de longs morceaux orchestrés comme des pièces de musique classique, des instruments peu utilisés par les groupes de rock comme des orgues ou encore des harpes et des textes qui mêlent le rêve et le mystique.
Produit par Eddie Offord, l'album met aussi en exergue le talent de chacun des membres du groupe qui connaît alors son premier âge d'or. La voix de Jon Anderson semble venir d'une autre planète tel un ange céleste tandis que la ligne rythmique de Chris Squire et Bill Bruford tient l'album à l'instar d'un Atlas qui soutiendrait l'univers de ses bras.
Quand à Steve Howe et Rick Wakeman, ils fixent définitivement le son groupe, notamment dans le morceau éponyme pour le clavieriste ou encore dans Siberian Khatru en ce qui concerne le futur guitariste de GTR. Plus abouti que Fragile, Close to the Edge s'inscrit dans la lignée des album à thème ou Concept album à l'instar du Sgt Pepper des Beatles ou de What's Going on de Marvin Gaye dans des genres différents. L'album ouvre également l'ère des concerts/show pharaoniques avec ses décors aux paysages paradisiaques estampillés du logo aux formes arrondies qui fait aujourd?hui parti des icônes du rock moderne aux côtés de la Langue des Rolling Stones ou encore du Zombie des pochettes d'Iron Maïden. Le triple live « Yesshow » qui sortira un an plus tard donne une bonne idée de ce que pouvait être la "grand messe" d'un concert de Yes de cette époque lointaine.
Ressorti récemment entièrement remasterisé, Close to the Edge n'a pas pris une ride trente ans plus tard, même s'il peut apparaître pour certains comme un peu trop marqué par une époque psychédélique ou l'on osait proclamer haut et fort « Nous sommes du soleil », mais ceci est une autre histoire.