Après la parenthèse Audioplastik publiée en 2015, Dec Burke, ancien guitariste de Frost* entre autres, reprend le cours de sa carrière en solo entamée en 2010, avec la publication de son troisième album, "Book of Secrets".
Après une entame de deux minutes à la guitare dans un pur style à la Nick Barrett (Pendragon), la machine Dec Burke se met doucement en route sous la forme d'un 'Reflection' à la rythmique aussi lourde que lente, presque doomesque, soutenant une mélodie au gimmick imparable qui s'incruste immédiatement dans la tête, tel un titre de Jadis qui aurait été assaisonné à la sauce métallique. Car sans changer son style de prédilection, Dec Burke nous propose un espace sonore complètement saturé tant par des claviers envahissants que par les guitares tranchantes. Aucun répit n'est accordé à l'auditeur, et les plages suivantes confirment cette tendance, avec une section rythmique qui s'anime à grands coups de double pédale et de basse profonde, quelques légères touches d'electro venant compléter un spectre déjà bien saturé.
Sur ces cinq premiers titres, Dec Burke démontre tout son talent à composer des morceaux aux mélodies immédiates et efficaces, agrémentées de quelques riffs et soli bien sentis, mais restant d'une accessibilité totale. Les enchaînements couplets/refrains sont de rigueur et les amateurs de développements en seront pour leur frais. Si l'on peut comprendre le souci d'aller à l'essentiel, il est tout de même dommage qu'avec des titres aussi courts (38 minutes pour l'ensemble de l'album), notre homme néglige quelque peu la finition, avec certaines conclusions très abruptes ('As High as the Sun'), tandis que d'autres se terminent par de longues secondes de quasi-silence ('Intervals', 'Hate and Lies' …).
Les trois derniers titres amènent un peu de variété avec quelques parties plus calmes, au risque toutefois de développer une certaine mièvrerie ('Intervals'), au contraire de 'Hate & Lies' bien plus efficace et du conclusif 'The Sun Will Rise', tout en douceur acoustique, faisant le lien avec le début de l'album.
Loin de se réinventer, Dec Burke poursuit sa voie dans un style "pop-rock métallique" idéal pour plaire au plus grand nombre. Efficace grâce à une capacité à composer des mélodies accrocheuses, notre guitariste pêche néanmoins par une certaine redondance dans ses arrangements, à laquelle il faut ajouter une saturation excessive de l'espace sonore qui, malgré la courte durée de l'album, finit par lasser.