Qu’attend-t-on d’un groupe de métal progressif aujourd’hui ? Qu’il fasse des morceaux longs et labyrinthiques ? Qu’il sache exposer toute sa maîtrise technique ? Qu’il ait un chanteur correct ? Si c’est seulement cela que vous recherchez, alors Zero Hour fera bien l’affaire (comme beaucoup d’autres). Mais si vous souhaitez également de l’originalité ou des émotions fortes alors là, je ne saurais trop vous conseiller d’aller voir ailleurs (du côté de Pain of Salvation par exemple).
Zero Hour est le type de groupe qui sait remplir le cahier des charges du genre dans lequel il officie mais qui manque également cruellement de personnalité. On ne peut pas dire que la musique de ce groupe soit mauvaise, elle est seulement quelconque.
Certes, on navigue dans le domaine du progressif, au sens premier du terme, les alternances d’ambiances calmes et de passages plus « pêchus » au sein d’un même morceau sont là pour en témoigner, mais on a également l’impression constante d’avoir entendu ce qui est joué par d’autres groupes, en d’autres temps. L’ombre de Fates Warning et Dream Theater fait bien plus que plâner sur le groupe et il n’y a guère que le dernier morceau de l’album, plus atmosphérique, qui se démarque quelque peu du lot mais ça ne suffit pas à faire un bon album, vous en conviendrez.
Alors, je pose la question qui fâche : le modèle « Dream Theater » est-il indépassable ? Pain of Salvation a prouvé que non, par conséquent, je ne vois pas l’intérêt de s’attarder sur cet album de Zero Hour. A part ça ? J’aime bien la pochette de Travis Smith…