Le pays des tulipes nous gratifie régulièrement, avec plus ou moins de bonheur, de groupes de métal à chanteuse (il faudra bien trouver un nom plus approprié à ce style). La Hollande serait-elle la patrie la moins sexiste des P.P.M (pays producteurs de métal) ?
Delphian essaie de s'extraire de la masse avec son premier album Oracle. Admirez au passage l'incroyable pertinence entre le nom du groupe et le titre de l'album...
Se distinguer n'est pas chose facile et réussir sur un premier album est certainement utopique. Seule la maturité musicale accorde assez d'assurance pour affirmer ses différences.
Delphian n'en est pas encore là mais, malgré tout, de bons moments sont à saisir sur Oracle.
La voix de Aniek Janssen, sans être transcendante est assez agréable à l'oreille mais on sent qu'un travail de fond paraît tout de même nécessaire. Les sempiternels artifices de production, doublage des voix quasi-permanent et tierces systématiques, ne leurrent plus personne et finissent par produire l'effet contraire, soulignant ainsi une faiblesse que l'on n'aurait peut-être pas décelée.
La musique, plutôt power, se fait à l'occasion plus douce et c'est à ce moment là que Delphian devient le plus alléchant. Les guitares sont, à l'instar de l'album, contrastées. Les parties heavy sont parfois irritantes de banalité ou innovantes comme par exemple l'intro de Moments. Quelques jolis solos sont à dénombrer, certains passages peuvent au mieux capter l'attention mais ne suscitent pas d'enthousiasme démesuré.
Le problème récurrent avec ce genre de groupes, c'est que les guitaristes assemblent quelques riffs dans leur coin et que les chanteuses doivent s'ajuster au mieux à une composition déjà bien avancée.
Je me trompe peut-être, mais c'est l'impression générale qui se dégage de cet album.
Les accros du style apprécieront probablement Delphian. Pour ma part, bien qu'encourageant pour une première oeuvre, cet Oracle manque un peu de vision et n'augure pas d'une réussite à court terme...