Arcadia est une
jeune formation alsacienne qui pratique un metal symphonique, avec
une front-woman au timbre qui rappelle des groupes tels que Nightwish ou Epica. Mais Arcadia ne se résume pas à un clone
des formations de metal à poitrine, intégrant également à sa musique des sonorités plus lourdes, des éléments parfois metalcore, parfois vraiment death.
Au travers d'un "polyptyque" de chansons lyriques, le groupe
propose une identité que l'on sent déjà très forte. Par
ailleurs, la production de cette rondelle de présentation est de belle
qualité : les instruments sont bien séparés et identifiables dans le spectre sonore, habillés de couleurs chatoyantes qui les font resplendir dans des versions suaves ou plus criardes.
De prime abord, nous sommes charmés par un
son ample et une guitare épaisse et ronflante ('8 Months'), un riff dans la
lignée du metal symphonique : véloce, mélodique, symphonique quoi... Une voix résonne dans nos oreilles, héritière de Tarja ou Simone, avec des
claviers omniprésents. En somme, tout cela est assez classique
et immédiatement labellisé "metal symphonique à chanteuse". Mais bien que balisée, on se prend rapidement au jeu de
cette musique.
Petite originalité quand même, à la voix de soprano au velours doux et sensuel d'Aurélia se juxtapose une
beugleuse très douée digne de Angela Gossow. Cette formule ouvre de multiples
possibilités pour donner un coup de jeune à ce genre de
musique, d'autant plus que le grunt de mademoiselle est puissant et crasseux à
souhait.
Arcadia est un
groupe intéressant : comme un iceberg, il montre une surface assez
lisse dont les dessous dévoilent un paysage
chaotique et déformé dans une version typiquement française. L'EP est de bonne facture et délivre son lot de vomissures au
sein de partitions diaphanes. Un groupe à découvrir dont on attend vraiment les
futures productions afin qu'il poursuive sa plongée dans les
ténèbres et la poisse héritée du death et du metal mélodique.