Testament nous revient après l’impressionnant "Dark Roots Of Earth" qui nous avait bien soufflés en 2012, même si nous nous inquiétions un peu sur un éventuel risque de lassitude que nous avions alors traduit de la manière suivante : "Tout au plus pourrait-on souligner l’absence de prise de risque et le côté un peu trop maîtrisé de l’ensemble qui pourraient se révéler lassants si cette orientation musicale était reconduite sur le / les prochains albums". Avec ce "Brotherhood Of The Snake", nos craintes ne sont malheureusement que partiellement levées.
En effet, ce nouvel album ne parvient pas à convaincre en totalité. Car s’il débute tout en puissance avec le monstrueux titre éponyme, 'Brotherhood Of The Snake', dès le deuxième morceau, 'The Pale King', le groupe se complaît dans un faux rythme et peine à se montrer totalement réjouissant. Et c’est un peu l’histoire de cet album où les très bons moments, majoritaires, côtoient des morceaux que l’on pourrait presque qualifier de dispensables.
Et si, à titre d’exemple, le très thrash 'Stronghold' nous séduit sans aucune difficulté et que les parties de guitares, notamment en twin, de 'Neptune’s Spears' se révèlent plus que savoureuses, en revanche nous peinons un peu plus à nous laisser entraîner par un 'Seven Seals', un 'The Number Game' ou par le très rapide 'Centuries Of Suffuring'.
Entendons-nous bien, avec ce disque Testament se montre toujours aussi professionnel et habile, et le bilan est largement positif, mais il a du mal à se montrer impérial de bout en bout. Et c’est ce que l’on est en droit d’attendre d’un groupe de cette trempe. Alors oui, Testament propose toujours un thrash de haut niveau, interprété avec une fougue et un savoir-faire indéniables. Mais cela fait un moment que le groupe ne nous a pas stupéfiés comme il a pu le faire dans le passé avec l’option ultra brutale prise sur "Low" ou avec le virage death assumé lors de "Demonic". Là, les Californiens déroulent une recette éprouvée et propre à satisfaire tout fan du genre. Et si en cela on peut considérer que ce "Brotherhood Of The Snake" est malgré tout une réussite, on peut également regretter qu’ils ne prennent pas plus de risques.
Ainsi, pour plagier le corps enseignant, on pourrait conclure par un "Elève brillant, mais peut mieux faire".