Après un premier album "Imago" sorti l'année dernière qui avait posé les bases de ce qui serait leur style, le power trio Be The Wolf propose un album "Rouge" qui se démarque du précédent en apportant plus de folie aux compositions et dans lequel le combo italien s'amuse à quelque peu casser ce code du genre hard rock jalonné de refrains porteurs trouvant leur écho dans les années 80 et d'une relative linéarité dans la construction musicale.
Que le lecteur se rassure, ce second album comportera bien entendu des chorus fédérateurs, immédiats et ce dès l'introductif 'Phenomenons', titre plein d'onomatopées qui seront aisément entonnées en live. Dans cette recherche d'être insaisissable, Be The Wolf se rapproche quelque peu du groupe suédois A.C.T. (dans leur versant le moins progressif) en s'employant à ne pas rester linéaire dans chaque titre et particulièrement dans la façon de chanter de Federico Mondelli dont le timbre de voix se rapproche de celui d'Herman Saming, notamment dans les parties saccadées. Ainsi, le groovy et syncopé 'Blah Blah Blah', l'entêtant 'Animals' ou bien le jazzy et enlevé 'Peeps' apportent leurs lots de variations dans leur structure et illustrent cette comparaison, tandis que 'Rise Up Together' et 'Freedom' aux refrains eighties font penser à Treat ou Fate.
A contrario, "Rouge" demandera beaucoup d'attention et offrira peu de respirations. L'architecture globale de l'album s'y prête car l'unique ballade 'Down To The River' se situe à la seconde place alors que par la suite les morceaux s'enchaîneront à un rythme effréné et soutenu. Le revers de la médaille de cette variété et de la relative folie qui imprègne l'album est qu'il nécessitera plusieurs écoutes pour livrer toutes ses subtilités. Mais le jeu en vaut la chandelle car chaque titre possède un charme fou qui marquera au fer rouge la mémoire de l'auditeur.
Chanteur et guitariste du groupe, Federico Mondelli fait preuve d'un talent certain pour moduler sa voix. Son jeu de guitare véloce est terriblement efficace, soutenu par une section rythmique solide qui saura s'exprimer à plusieurs reprises, notamment dans 'The Game' où la frappe rapide de Paul Canetti jouera le rôle central. La basse quant à elle semble un peu en retrait hormis sur les titres les plus groovy et jazzy précités.
Ancré dans son époque, à la fois moderne et respectueux de ses aînés, "Rouge" offre des titres immédiats facilement mémorisables tout en étant d'une grande richesse grâce à des changements de rythmes permanents qui tiennent en haleine. Un album qui fait du bien en cette fin d'année.