"Chaton de carton", c’est ainsi que l’édition
2017 du dictionnaire Harrap’s traduit Steel Panther.
Et pour cause, avec son dernier album en date, le félin californien
se contente de ronronner gentiment, comme un gros matou bien gras dont les
griffes se sont vite émoussées avec le temps. La flamboyance et l’énergie qui se dégageaient de leurs
premiers albums est ici totalement absente. La plupart des titres présents sur "Lower The Bar" sont
dispensables : ils passent d’une oreille à une autre sans faire d’arrêt
par les cases émotion et mémoire. Ce n’est pas mauvais, car les musiciens sont
sérieux et les morceaux bien arrangés, mais cela manque singulièrement de
piquant et de relief. Tout est convenu, aseptisé, sans surprise. Il n’y a guère que 'She’s Tight', dont le côté un peu plus
entrainant rend ce titre un peu plus opérant que les autres. Et 'Now The Fun
Starts', dont la ligne de basse omniprésente accompagne ce morceau un tantinet
plus sombre et surprenant que les autres.
Mais cela fait bien peu pour un groupe de cet acabit dont on
a le sentiment qu’au bout de 5 albums, il a déjà fait le tour de ce qu’il avait
à dire. Il ne reste guère plus que les textes volontairement puérils
et orientés sexe et "fun" pour éventuellement nous procurer un léger frisson. Mais vous
pouvez vous douter qu’avec des titres du type 'Pussy Ain’t Free' (que l’on
pourrait rapidement traduire par "tout a un prix"), l’émotion va être de courte
durée.
Et pour le reste, le groupe ne propose que le minimum
syndical : un hard rock basique, réalisé par des musiciens honnêtes mais
sans plus. A ce titre, les guitares manquent un peu du panache qui sied tant à
ce style musical. Le tout pour un résultat qui est bien anecdotique. Steel Panther : un groupe qui gagne plus à être vu qu’à être entendu.