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"Pain Of Salvation est de retour avec un album touché par la grâce. "In The Passing Light Of Day" est un chef-d’œuvre."
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5/5
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Tout commença par une infection bénigne. Puis, en quelques heures, les streptocoques se déchaînèrent, nécrosant la peau et rongeant les chairs, juste à la base du dos, juste à l’endroit pointé du doigt par l’enfant sur la pochette du disque. Le diagnostic tomba comme un couperet : fasciite nécrosante due à des bactéries mangeuses de chairs. Hospitalisation d’urgence, pronostic vital engagé, résistance aux antibiotiques, opérations chirurgicales, douches désinfectantes puis greffes de peau. Daniel Gildenlöw entra à l’hôpital début janvier 2014 et en sortit à la fin du printemps de la même année. Après avoir tutoyé la mort et être passé par tous les stades de la douleur, le leader de Pain Of Salvation dut réapprendre à marcher, à monter les escaliers, à se tenir sur scène avec sa guitare. Puis comme tout musicien, il tira profit de cette épreuve pour nourrir son art.
Le dixième album du groupe suédois, "In The Passing Light Of Day", retrace les premiers jours du calvaire. Les sentiments contradictoires d’un homme cloué sur son lit d’hôpital et affrontant l’idée de sa propre mort (‘On A Tuesday’), se sentant abandonné par Dieu (‘Tongue Of God’), tour à tour tenté de baisser les bras (‘Angels Of Broken Things’, ‘The Taming Of A Beast’), de se révolter (’Reasons’) puis d’accepter la situation (‘If This Is The End') en se raccrochant à l’être aimé (‘Silent Gold’) et en se disant que s’il s’en sort, ce sera une renaissance (‘The Passing Light Of Day’).
Et il s’agit bien d’une renaissance, à tout point de vue. Pain Of Salvation est de retour. Celui qui enfanta les chefs-d’œuvre "The Perfect Element", "Remedy Lane" et "Be" et qui fut l’un des groupes de metal progressif les plus intéressants et les plus inventifs des années 2000 nous gratifie d’un diamant musical brut qu’il sera très difficile de dépasser. Des expérimentations blues rock hasardeuses de "Road Salt" ne subsistent que le son de guitare plus rugueux qu’auparavant et une production moins symphonique. Pour le reste, "In The Passing Light Of Day" renoue avec tous les ingrédients qui constituent le style si particulier des Suédois, cette façon inimitable de conjuguer riffs hargneux et mélodies envoûtantes.
Dès le premier titre ‘On A Tuesday’, l’auditeur est happé par un riff primaire et dépouillé joué sur un rythme impair. Puis Daniel Gildenlöw alterne les couplets murmurés et les refrains chantés auxquels répond la voix enfantine presque féminine de Ragnar Zolberg, annonçant le somptueux thème mélodique final. Cette alternance de riffs metal et de mélodies déchirantes est la clé de voûte qui donne sa cohésion à l’album et le rend si addictif, transcrivant en musique les émotions du narrateur, de la colère (‘Tongue Of God’) à la résignation (‘The Taming Of A Beast’, ‘Angels Of Broken Things’ et son magnifique solo gilmourien). De même la puissance émotionnelle de nombreux morceaux est sublimée par l’alchimie entre la voix chaude et grave de Gildenlöw et la voix aîgüe de Zolberg comme sur le somptueux ‘Meaningless’ ou le torturé ‘Reasons’. L’album est d’une richesse exceptionnelle, fourmille d’idées et se clôt par deux pièces progressives imparables : ‘If This Is The End’, sa guitare en son clair, ses breaks metal et son accordéon de toute beauté et ‘The Passing Light Of Day’ dans lequel Daniel Gildenlöw met son âme à nu, chantant de sa voix cassée une mélodie bouleversante.
Pain Of Salvation nous offre un album touché par la grâce, introspectif et très personnel et touche par là même à l’universel. "In The Passing Light Of Day" est le témoignage du génie créatif d’un homme, Daniel Gildenlöw, revenu de l’enfer plus fort que jamais. Un chef-d’œuvre bouleversant de la première à la dernière note. Beau à pleurer.
Plus d'information sur
http://www.painofsalvation.com/enter.htm
LISTE DES PISTES:
01. On A Tuesday 02. Tongue Of God 03. Meaningless 04. Silent Gold 05. Full Throttle Tribe 06. Reasons 07. Angels Of Broken Things 08. The Taming Of A Beast 09. If This Is The End 10. The Passing Light Of Day
FORMATION:
Daniel Gildenlöw: Chant / Guitares Daniel Karlsson: Claviers Gustaf Hielm: Basse Léo Margarit: Batterie Ragnar Zolberg: Chant / Guitares
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(6) AVIS DES LECTEURS
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J'attendais beaucoup, énormément de cet album, comme le retour aux sources du Pain of Salvation de Enthropia, OHBTC, celui qui avait fait battre mon cœur et qui avait démontré comment dissoudre les barrières des styles.
J'ai été charmé par le teaser de l'album, avec polyrythmie de rigueur, mesure impaire, décalage entre la batterie et la guitare, et synthétiseur glacial omniprésent... Je pensais: « Voici venu le retour du messie du metal prog ».
Ajouté à cela le retour du magnifique Johan Hallgren aurait dû me combler...
Mais parmi des compositions hyper-progressives à la mise en place technique et à la folie maîtrisée, on retrouve le travers que j'ai vu poindre depuis des années - à partir de "Scarsick" je dirai, même s’il s’est installé petit à petit: des mélodies parfois un peu faciles, des instants plus pop et plus simples, des pistes qui suivent un cahier de charges précis, où la voix se complaisait dans un aspect sirupeux en laissant la puissance de côté (la maturité dirons certains, l’age d’autres).
Ainsi cette nouvelle rondelle est certes de magnifique facture, mais elle manque de la puissance du metal progressif, de la folie qui les cris bestiaux de Daniel et les passages hargneux presque Neo Metal.
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Si vos albums préférés de POS sont "The Perfect Element" ou "Scarsick", ce disque vous ravira certainement. Mais si comme moi, vous préférez l'inventivité d'un "Be", la douceur acoustique d'un "12:5" ou les teintes plus hard rock que metal des "Road Salt", "In the Passing Light of Day" sera une demi-déception. "Demi" parce qu'il y a des moments lumineux qui n'appartiennent qu'à Pain Of Salvation, mais déception quand même car POS revient à un metal plus basique et a fini par me perdre à force de ses grands écarts entre instants (trop) violents et murmures plaintifs, technique peu convaincante car trop répétitive.
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Où ça le chef d'œuvre ? Un patchwork indigeste plutôt, où la recherche de l'originalité nous transporte dans un méli-mélo bien loin du rock. Je pense qu'on devrait y envoyer Etchebest pour remettre de l'ordre dans ce salmigondi.
D'une manière générale la façon inconsidérée et excessive de notation de ce style d'album, me laisse perplexe: Mettre 5 étoiles au même titre qu'un album référence de Genesis ou P.Gabriel...IL y a quand même un soucis.
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Voir les 6 avis des lecteurs
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(4) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
4.3/5 (12 avis)
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STAFF:
4.2/5 (10 avis)
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DERNIERE INTERVIEW
PAIN OF SALVATION (25 AOUT 2020)
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En cette fin de vacances, Music Waves a pu s'entretenir avec Daniel Gildenlöw pour la promo de "Panther" qui constitue une sortie majeure en cette année bien terne.
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