"Hidden Sides" est le deuxième album pour nos frenchies d'Evreux qui avaient sorti "Alchemy Of Quintescence" en 2011, chroniqué dans ces pages. Le savant mélange de metal symphonique et mélodique croisé avec un chant death ou black est toujours de rigueur, même si c'est le chant clair qui domine largement dans ce nouvel opus. Doté d'une très bonne production, Lost Opera dispose des conditions requises pour exprimer tout son potentiel.
Il apparaît rapidement que le clavier aura une importance capitale dans l'album pour créer les ambiances, même si la guitare reste le plus souvent maîtresse d'œuvre au moyen de riffs plus ou moins tranchants. L'aspect symphonique transparaît dès 'Today I Cry' dans la mesure où les rythmiques sont souvent appuyées par des arrangements orchestraux. Toutefois, c'est plutôt de metal mélodique s'exprimant dans différents styles dont il s'agit. Ainsi les chorus à voix death ou black se font entendre sur un rythme plutôt entraînant. Le caractère mélodique est cependant toujours présent, rappelant en bien des aspects des groupes tels qu'Adagio de Stefan Forte ou Amorphis, à l'image de titres tels 'The Lonely Owl'. 'Follow The Sign', premier clip officiel extrait de "Hidden Sides", est un titre très efficace de par sa mélodie et son refrain qui s'inscrit pleinement dans cette tradition de metal mélodique musclé et moderne avec une grande diversité vocale où la puissance de Loïc Conti prend toute son ampleur.
'Rage' permet au groupe d'assumer son caractère symphonique tout en rappelant quelques lumineux groupes à tendance prog comme DGM. C'est ce subtil amalgame d'influences qui fait la force de Lost Opera qui réalise un album dans lequel il y a peu de temps morts. Le court instrumental 'The Sinner' aboutit à un 'May I' rageur qui enfonce le clou du prog mélodique dans lequel la basse déclame un tapping du plus bel effet servant une musique qui taquine l'orientalisme. 'O.P.S.' est un déferlement qui navigue entre une certaine brutalité et une douceur harmonique très réussie. Même la ballade 'My Silent Hill' est faite de contrastes entre différents intensités qui interdisent l'ennui. Le titre final 'The Weight Of The Cross' est le plus symphonique grâce aux chœurs et au chant lyrique qui s'insèrent joyeusement.
Le passage chez Dooweet semble avoir faire tomber certaines barrières pour nos Normands qui laissent s'exprimer leur forte inclination mélodique sous couvert de metal qui touche un peu à tout, du prog au death mélodique. Avec une aisance instrumentale et une musique qui respirent talent et une certaine humilité, Lost Opera semble avoir trouvé sa voie. Espérons que celle-ci mène vers le succès.