Comme le veut le style metal progressif dans lequel évolue le quintet canadien, la maîtrise technique des musiciens est impressionnante, notamment le travail sur les guitares de Bruneau et les claviers brillants de Daoust, crédité de toutes les compositions, le tout porté par les polyrythmies incessantes de la batterie de Steven Cope. Dommage dans ces conditions que la voix claire de Simon Lavoie manque parfois de relief et que ses incursions en chant growl manquent d’efficacité (‘Lost’, ‘Prison Planet’).

Si l’ombre tutélaire incontournable de Dream Theater plane sur "The Human Paradox", parfois jusqu’à s’y méprendre, la comparaison ne tient que par l’ambiance musicale générale qui s’en dégage et bute sur le manque de richesse mélodique de certaines compositions, du très linéaire morceau metal ‘Prison Planet’ aux power ballades convenues et sans âme que sont ‘Shinning A While’ et ‘Awakening’ en passant par l’ennuyeux ‘Final Abode’ qui souffre d’un break fort mal placé en toute fin de morceau.

Cependant Fractal Cypher sait aussi faire mouche avec des titres entraînants aux riffs rapides et heavy (‘Endless Circle’, ‘Imminent Extinction’) et surtout nous délivre deux titres de très grande classe. Ainsi ‘Idless Word’, sans conteste le meilleur morceau de l’album, est un vrai bijou metal progressif, complexe et enthousiasmant composé de breaks multiples dont un magnifique pont jazzy qui réunit deux solos inspirés de clavier et de guitare. De même ‘Ghost Of Myself’ clôt l’album de très belle manière, débutant par un riff heavy metal eighties et se terminant par une progression d’accords en mid tempo de toute beauté.