Quatre ans après son premier opus éponyme qui avait recueilli des critiques plutôt flatteuses de la part de la rédaction de Music Waves, Lifesigns, groupe britannique, nous propose son second opus, "Cardington". Côté line-up, si l'âme du groupe, John Young, est toujours aux commandes, secondé par Martin Beedle à la batterie, c'est John Poole (ex-Cardiacs et The Wildhearts) qui se substitue à Nick Beggs à la basse.
Si "Cardington" reprend peu ou prou les mêmes bases que son prédécesseur, à savoir un rock progressif puisant ses racines dans les seventies mais joué, arrangé et enregistré de façon contemporaine sans aucun passéisme, Lifesigns a néanmoins la bonne idée de lui apporter quelques évolutions évitant à l'auditeur d'avoir à écouter un bis repetita du premier album. Quand celui-ci ne comprenait que cinq titres de longueurs plus que respectables permettant au groupe d'y développer ses mélodies à tiroir, "Cardington" sépare ses trois mini epics par des morceaux plus courts et plus directs. Par ailleurs, les quelques dissonances qui émaillaient le premier album ont disparu et si l'écriture reste riche en breaks et changements de thèmes, elle s'est simplifiée, se rendant plus immédiate sans perdre pour autant de son intérêt.
Ainsi, les trois titres longs que sont 'N', 'Different' et 'Cardington' puisent dans les meilleures recettes du prog 70 : imbrication de mélodies, retour au thème, alternance des passages instrumentaux et chantés et changements de rythme. Si les claviers de tout poil sont très présents, ils laissent néanmoins la place à de très beaux solos de guitare gorgés de feeling. La balance entre chant/instrumentaux, claviers/guitares, moments calmes/moments soutenus est parfaite et ces morceaux génèrent un vrai plaisir à l'écoute, le chant, les claviers et les guitares sachant nous offrir régulièrement de délicieux frissons.
Les quatre titres plus courts flirtent avec une pop-rock dynamique et très séduisante, évoquant l'incontournable Steven Wilson, mais aussi Yes (les chœurs " tatataouda" sur ' Voice In My Head'), Asia, Mike + The Mechanics ('Impossible') et même Phil Collins (en moins pop) sur le final en apothéose de 'Touch' sur lequel on appréciera également le jeu nerveux et très serré de la basse.
Ajoutons au titre des influences parfaitement digérées l'irremplaçable Genesis et Neal Morse pour la fluidité des mélodies et la façon dont tout s'imbrique et évolue avec naturel. Lifesigns passe haut la main l'épreuve du deuxième album et confirme tout le bien que notre rédaction pensait de lui.