Evenline est une formation parisienne
qui convoque les fantômes d'un metal alternatif épais, dont les sources
d'inspiration sont à chercher chez Alter Bridge, Foo Fighters ou Metallica : c'est dire que l'épaisseur est essentielle pour
ces musiciens... comme l'âme musicale de ce
groupe.
Alors que nous les avions laissés
après la sortie de leur très impressionnant premier opus, le combo a pris son temps
pour enfanter un digne successeur de "Dear Morpheus". La tâche était ardue, l'opus ayant marqué les
rangs de Music Waves par sa puissance, sa mise en place au
cordeau et surtout sa maturité substantielle. Le combo revient ainsi avec ce successeur tant attendu : "In Tenebris".
Le groupe a
conservé les ingrédients qui ont fait la gloire de "Dear
Mopheus" : une guitare épaisse, groovy et tranchante ; des voix
qui oscillent entre mélodies gavées d'emphase, d'émotions et cris rauques bestiaux qui explosent à la gueule ; une batterie carrée animale, bourrée d'humanité, de feeling et de groove. Mais en conservant
ces éléments, la formation les transcende, les développe
encore et toujours plus.
L'album est aussi parsemé ici et là de refrains mémorables, de structures rock marquées très précises, laissant au fil des écoutes une
trace persistante. 'All Against Me' ouvre le bal, déboulant avec une lourdeur presque doom. Le tempo est écrasé, le chant puissant et magique : la voix d'Arnaud délivre une multitude d'émotions. Toutefois la
mention spéciale du jury est décernée à Julien qui
derrière ses fûts construit des structures titanesques qui invitent
à un déhanchement animal. Puis 'StraitJacket' entame un rythme véloce, emportant l'auditeur
avec une accélération bien sentie. Quant à 'Echoes ofSilence', il se jette dans une ambiance plus violente où la colère règne en maîtresse même si un passage aérien enrobe quelques secondes d'une jouissive
détente angélique. Néanmoins, cet éden musical est rapidement
reconquis, puis souillé par un blast caverneux tonitruant. Le
groupe propose également une reprise de Jamiroquaï qu'il transmute en une oraison metal digne des Red Hot Cilli Peppers.
La formation qui nous avait déjà enchantés avec "Dear Morpheus" illumine le
ciel musical de ce début d'année avec "In Tenebris", où elle poursuit la direction imposée par l'opus précédent, tout en gagnant en aisance et en classe. Evenline nous offre une
rondelle qui ravira les amateurs de metal violent et
suave, dévoilant à chaque écoute des structures complexes d'une beauté insoupçonnée...