Deux ans après le très apprécié « Aire » concept-album narrant la vie de Galilée, les américains de Product nous reviennent avec « The Fire » qui, cette fois-ci, traite (en deux actes comme les albums précédents) de la chute de l’empereur Néron à travers les pensées de Néron lui-même et de ses proches.
Si pour vous le progressif américain rime avec multiples changements de rythme dans des compos fortement typées 70’s à la Spock’s Beard, Salem Hill, Echolyn ou Izz, sachez que Product se situe exactement à l’opposé et développe un rock néo-progressif que l’on pourrait rapprocher d’un Timothy Pure (référence ô combien appréciée par votre serviteur) mais encore plus atmosphérique voire carrément minimaliste.
Me souvenant des très bonnes critiques qui avaient suivi la sortie de « Aire », je dois admettre que j’ai abordé ce troisième album avec un a priori très positif sur le groupe et c’est ce qui explique sûrement ma déception première. Pourtant, les points communs avec Timothy Pure sont des plus nombreux : on peut citer bien évidemment l’influence Floydienne des compositions laissant donc le beau rôle à la guitare, un chant correct mais avant tout destiné à accompagner la musique, mais aussi un remarquable travail sur les ambiances (les passages dramatiques mais aussi les morceaux plus intimistes sont superbement rendus). Malheureusement, il semble parfois que la qualité des compositions passe ici au second plan.
Pourtant « The fire » contient son lot de morceaux réussis, « It Begins » et « World of Nero » commencent l’album en grande pompe, les ballades sont quasiment parfaites avec mention pour « Isis » et « Where or why » aux jolies parties de claviers et qui conclut superbement le premier acte. A propos des claviers, il convient de noter que ceux-ci sont utilisés avec parcimonie mais toujours au bon moment. En revanche, « Don’t Talk » est le parfait exemple du principal défaut cité plus haut : on a plus l’impression que le morceau est là pour le récit plus que pour sa qualité (le morceau sonne même plutôt comme un interlude) et il en est de même du suivant et de « Jaded Love I » relativement insipide. Ce fossé entre l’ambition du propos et la facilité de certains titres est assez gênant lors des premières écoutes.
J’ai donc personnellement eu beaucoup de difficultés à me plonger dans l’ambiance de l’album. Pourtant, malgré son côté bancal et les premières écoutes laissant perplexe, « The Fire » possède suffisamment de qualités et de charme pour que l’on ait envie de l’aimer et de lui donner une chance… Mon opinion s’améliore de jour en jour.