En novembre 2008, Chris Sterpi s'était fait connaître avec l'album ''Ce Monde'' et avait eu l'occasion de voyager à travers toute la France en première partie d' Elmer Food Beat, des Wampas ou encore de Michel Fugain. L'ivresse des routes l'a-t-il rendu follement optimiste pour ne vouloir partager avec nous que du bonheur avec ce nouvel album?
Sterpi, comme l'un de ses titres le souligne, est un ''fils de funk''. Ses chansons pétries de funk, de soul et de reggae nous renvoient vers les années 70, ou plus particulièrement vers Raoul Petite, pionnier du genre et rare gardien du temple Frank Zappa en France (le jeu de guitare de Sterpi pourrait s'inspirer également de celui du virtuose américain sur ses chansons les plus funky). Les amateurs de guitare pourront se réjouir en écoutant 'Keep Calm And Burn One', 'Je Reste Cool' ou 'Stars A Gogo'. Mais c'est surtout la reprise 'Black Night' et les sensibles arpèges de l'invité Kader Fahem sur 'Un Jour...One Day' qui remportent les suffrages. En outre, Nathalie Saprani apporte une touche féminine bienvenue qui une nouvelle fois nous replonge vers Raoul Petite ('Black Magic Woman').
L'album présente une face autobiographique et parfois décalée assez intéressante. Après nous avoir révélé ses recettes ('Fils De Funk'), l'artiste nous propose de le rejoindre sur les pentes escarpées mais scintillantes du succès ('Je Reste Cool', 'Stars A Gogo'). La longueur exagérée de l'album est due à un choix artistique. L'album se divise en trois parties : le concept de la course au succès, d'autres chansons sans rapport avec le concept ('Volutes', 'Automates') et des reprises colorées à la sauce funk. Malheureusement cet imbroglio empêche l'auditeur de suivre le cours des choses. Si au départ le résultat est surprenant ('Lipstick Polychrome' de Daniel Balavoine avec sa guitare nerveuse et plus particulièrement les reprises de chansons anglophones), les reprises françaises qui pour la plupart ne se distinguent des originales que par un son funky auraient mérité quelques coupes (les très dispensables 'Mister Hyde' et 'Tombé Du Ciel'). Si l'idée de bonheur musical peut faire sourire, certaines chansons écrites un peu légèrement frisent la correctionnelle (les poncifs de 'Jamais Sans Toi' ou 'We Want More') et plaident en défaveur de l'album.
Sterpi nous offre du bonheur à grand coup de rythmes funky et de guitares virtuoses qui ne manquera pas de diviser et prouve une nouvelle fois que la notion de bonheur est subjective ! A trop vouloir être généreux sur la dose, "Bonheur en Stock" pourra lasser certains auditeurs...