Nemo qui ne voulait pas laisser son public trop longtemps sans nouriture musicale en attendant la sortie du prochain opus studio, nous jette, avec cette "Immersion Publique" un os à ronger. Un os oui, mais quel os ! plein de moelle et riche en matière énergisante. Avant d'en débuter la chronique, je voulais juste attirer votre attention sur l'intelligence du titre de l'album ...
Enregistré lors d'un concert à Blazovy en avril 2005, c'est donc d'un live que je vous propose la visite guidée. Blazovy n'étant Varsovie (Nemo le regrette surement un petit peu), le public peu nombreux ne pertube pas l'audition de la musique et se montre même un peu trop discret. L'enregistrement est pratiquement brut de fonderie, travaillé au niveau du son mais sans partie rejouée. Nous avons donc un disque témoignage qui ne triche pas et qui ne ruinera pas l'acquéreur, deux atouts pour plaisir simple mais réel.
Dans les conditions du vrai direct (comme dirait Drucker !), Nemo prouve ses qualités scéniques et nous livre des interprétations puissantes de titres puisées dans l'ensemble de sa discographie. Cette manière de 'Best of', au vu de sa qualité, pourrait être une bonne introduction au monde musical du groupe pour un Candide le découvrant. Les musiciens maitrisent leur sujet et c'est un quasi sans faute instrumental qu'ils nous délivrent. S'appuyant sur une section rythmique efficace, les envolées de claviers de Guillaume Fontaine ne vous laissent redescendre sur terre que pour mieux 'subir' les riffs meurtriers de Jean-Pierre et les soli envoûtant de Louveton.
L'enchaînement des titres est sans pitié et c'est sans voir le temps de soufler que nous surfons sur "La dernière vague" et son introduction fantastiquement progressive et que nous subissons la "Confrontation" d'une "Cavalerie" donnant dans le métal. Les parties chantées restent en définitive peu fréquentes et courtes, laissant peu de place à la critique quant à la voix de Jean-Pierre qui est le maillon le moins fort de Nemo (je parle uniquement de la voix !!). D'ailleurs contre toute crainte, les petits ratés vocaux de JPL (peut-être parce qu'il ne sont pas si nombreux que ça) ajoutent au coté authentique de ce live.
Sympathique témoignage d'un groupe français qui commence à s'exporter tant sa musique fait oublier la barrière du langage, cette "Immersion publique" se doit de figurer dans votre discothèque. Si vous êtes fan convaincu vous l'avez déjà sûrement et, si vous êtes nouveau dans l'univers Nemo, l'achat de cet album vous permettra, à faible coût, d'avoir un bon aperçu de ses qualités.