Entouré du bassiste Nicolas Fageot, du guitariste Florent Latarche et de Benoit Cazzulini, batteur de Ange, Cris Luna gagne ici en assurance. Tout d’abord au chant avec sa belle voix de baryton, débarrassée des filtres envahissants des opus précédents et rappelant souvent David Bowie (‘Neither Here Nor There’, ‘American Boy’). Ensuite dans les compositions, toutes maîtrisées et très mélodiques.

Bien sûr, les influences majeures de Cris Luna sont bien présentes sur "Phoenix". Et elles sont très diverses : de Black Sabbath (‘Heavy Metal Kids’) à Pink Floyd (la belle ballade acoustique ‘Exit’) en passant par The Stooges (‘Love and Hate’, ‘American Boy’) ou The Cure (‘There Will Be Love’ et son riff lancinant). Mais loin d’être un défaut, cet éclectisme assumé fait tout l’intérêt de l’album et le talent du musicien est de savoir mélanger les genres, souvent à l’intérieur d’une même chanson : le couplet hard rock très typé AC/DC et le refrain grunge de ‘Bloody Fangs’, le couplet new wave et le refrain heavy de ‘Lana’, le riff garage et le refrain post punk de ‘Play Me Over’ rappelant étrangement The Cult.