"Immortals", le huitième album du groupe grec de
power metal Firewind est un concept album contant d'une part la
fameuse bataille de Thermopyles qui fut, en 480 avant J.-C., un des
plus célèbres faits d'armes de l'histoire antique (cf le film "300") érigé depuis lors comme emblème de la
résistance grecque à l’envahisseur, et d'autre part celle de
Salamine, qui eut lieu sur les eaux la même année, et qui vit les Hellènes mettre une rouste aux Perses.
Au repos depuis cinq années, les compères du guitar-hero - adoubé par Ozzy - Gus G ont depuis 2012, et leur opus "Few Against
Many", perdu en route leur vocaliste Apollo Papathanasio, remplacé au
pied levé par le Germain Henning Basse (Metalium). Pour la première
fois, ils externalisent la production en la confiant au fort célèbre
bassiste-producteur Dennis Ward (Pink Cream 69), et croyez bien qu'il
s'agit là d'une fameuse idée, le son des Grecs n'ayant jamais été
aussi limpide et puissant.
Voilà qui profite à l'homme à la six-cordes qui envoie la
foudre à longueur de pistes avec des riffs telluriques et assène
des soli d'une mélodicité sur laquelle n'aurait pas craché le
Schenk de la grande époque, même si le style s'apparente plus à un Malmsteen en forme.
Le nouveau frontman, quant à lui, ne
reste pas à la traîne, et laisse parler puissance et profondeur de
chant même dans les notes les plus hautes. A n'en pas douter, ça
s'appelle une bonne pioche, magnifiée qu'elle est par des chœurs
opulents et porteurs. Le savoir-faire de Ward permet également au
claviériste, au batteur et au bassiste de se tailler une place de
choix dans la bataille, leur travail s'entendant clairement, malgré
le déluge de notes que fait pleuvoir le père Gus.
Le heavy power metal proposé ici par Firewind dispose, et à ce
niveau on touche à la rareté, de qualités mélodiques indéniables.
Les hymnes se succèdent les uns aux autres et phagocytent
vicieusement vos méninges vous obligeant à filer sous la douche,
même propre, pour aller y pousser la chansonnette à l'abri des
sournoises critiques de votre dulcinée.
Cet "Immortals" est donc carrément une excellente
surprise car nous n'attendions pas forcément Firewind à ce niveau.
Quelle que soit son obédience, chacun devrait ainsi pouvoir y trouver
son compte, même ceux qui ne sont pas enclins aux sons musclés car
ils ne pourront qu'être accrochés par les mélodies vocales et
guitaristiques proposées ici.