Richard Palmer-James fait partie de ces artistes qui gravitent autour de groupes célèbres depuis longtemps. Il était présent sur le tout premier album de Supertramp (celui à la rose) où il a signé tous les textes, participé au chant et joué de la guitare. Par la suite, il a remplacé Peter Sinfield comme parolier de King Crimson sur trois albums et est resté en contact avec John Wetton avec qui il a continué à collaborer. Arrivé à près de 70 ans, il décide de sortir quelque chose qui lui corresponde plus personnellement et fait paraître son premier album "Takeaway", où il a composé tous les titres.
Très éloigné des complications progressives auxquelles Richard Palmer s’est un temps frotté, cet opus se réfugie prudemment dans un folk traditionnel délivré par une formation sagement conventionnelle (le quatuor habituel guitare-basse-batterie-piano auquel sont adjoints des chœurs discrets). La voix de Palmer évoque vaguement celle de Mark Knopfler et la musique côtoie parfois le même univers ('So We Meet Again').
Avec des structures de titres très habituelles, quasiment pas de passage instrumental et une inspiration trop traditionnelle, ce "Takeaway" ne risque pas de provoquer de surprises, englué dans une musique où beaucoup de choses ont été dites. La démarche de Richard Palmer-James n’est pas sans m’évoquer celle de Ringo Starr, qui s’était fait plaisir en 1970 en jouant sur sa renommée post-Beatles pour sortir un "Beaucoup of Blues" pas désagréable, mais qui n’avait pas apporté grand-chose.
Ce petit opus satisfera probablement plus son auteur que les auditeurs, à moins qu’ils ne soient amateurs de naphtaline et d’ambiances rassises. Malgré sa réalisation correcte, il est difficile de se passionner pour ce genre d’ouvrage tricoté au point de croix.