Après un premier album fort sympathique en 2011, les Estoniens de X-Panda nous reviennent en cette fin 2016 avec un nouvel opus nommé "Reflections". Pas de gros changement à noter du côté du line-up, le bassiste a juste cédé le micro à un nouveau chanteur (Roland Jairus). Le style reste donc ancré dans un progressif parcouru de saillies metal, avec de larges incursions vers un mode plus symphonique.
Malgré tout, le ton est assez disparate. Le morceau d’entame est résolument metal prog, avec un refrain facilement mémorisable, et offre une ouverture dynamique à l’album. D’entrée le style du chanteur interpelle, certaines inflexions et prises de souffle évoquant irrésistiblement Matthew Bellamy (avec moins de qualité dans les tenues de note, et un anglais un peu flottant), surtout dans le hit en puissance 'Rise up to Fly'. Le ton metal s’estompe pour laisser passer un souffle beaucoup plus épique sur les deux pièces longues de l’album, 'Denial' et 'Reflections', qui possèdent leurs lots de variations et soli propres à contenter les amateurs de progressif bien construit et dont le côté sombre et légèrement théâtral évoque parfois Arena. Deux morceaux se détachent de l’ambiance générale : le sirupeux 'Esivanemate Pärand', peu intéressant et seul titre chanté en estonien (ou en russe, je ne suis pas très versé dans les langues slaves) et l’inattendu 'On the Way', un instrumental qui possède une coloration camelienne période "Rain Dances"-"Breathless" avec un discret côté Canterbury incitant à une certaine nostalgie.
Les musiciens, qui avaient démontré leurs qualités dans l’opus précédent, sont toujours à leur affaire malgré la variété des styles abordés. La basse se met particulièrement en évidence, par exemple dans 'Slave of Lies' et surtout dans 'Hit and Run', où elle imprime un côté très sombre particulièrement intéressant.
Avec "Reflections", X-Panda nous livre un second album attachant quoiqu’un peu dispersé. Ce petit manque d’unité va générer une légère réserve du côté des progueux pur jus qui apprécient les ambiances sous-tendues par un concept homogène, mais n’enlève rien à la qualité globale de l’œuvre. À (re)découvrir.