“Rainbow’s End” est le premier album de Hollow Water, duo nous venant du Pays de Galles et constitué d’Alan Cookson (claviers) et Huw Roberts (guitare). Après s’être essayés pendant plusieurs années à des compositions purement instrumentales, ils décident de s’entourer pour leur disque d’une panoplie de musiciens cosmopolites (Royaume Uni, Allemagne, USA, Suède et Serbie) et de recourir aux services d’un chanteur, Mark Lock.
Les douze titres de ce long disque (près de 80 minutes !) déclinent un concept de science-fiction, une histoire tournant autour de trois personnes à la recherche d’un arc-en-ciel perpétuel et qui les mènera dans une dimension où la lumière a d’autres pouvoirs que sur Terre. Pour illustrer ce concept, la musique revêt la parure d’un space rock teinté de psychédélisme coincé entre la fin des années 70 et le début des années 80, n’en retenant malheureusement que les plus mauvais aspects.
Connaissez-vous Space, ce groupe français qui connut un certain succès à la fin des années 70 avec son tube ‘Magic Fly’ ? Si c’est le cas, vous vous imaginerez sans difficulté le contenu de "Rainbow’s End". Sinon, disons qu’il s’agit d’une musique au rythme assez soutenu et très répétitif, plutôt légère et ayant fréquemment recours à des sonorités synthétiques pour lui donner un côté futuriste.
Rien de rédhibitoire à la base. Sauf que 80 minutes durant lesquelles les morceaux s’enchaînent sur le même rythme, déclinant les mêmes mélodies peu accrocheuses, alternant sans originalité solos de guitares, de claviers et passages chantés, c’est long. Si on y ajoute des dialogues façon cinéma et des sonorités datées, pour ne pas dire kitsch, de certaines parties de claviers, cela commence à faire beaucoup. Et si, cerise sur le gâteau, tous les titres subissent le traitement monomaniaque d’une batterie en mal d’inspiration qui roule ses tchacapoum-tchacapoum sans changer une seule fois de rythme sur toute la durée de l’album, cela devient carrément insupportable.
Il faudra beaucoup de courage au mélomane averti pour aller au bout de cet album. Si l’ennui pointe son nez au milieu du premier titre, n’espérez pas que le meilleur reste à venir, tout est à l'avenant, et apprêtez-vous à passer un long moment entre agacement et ennui profond.