Le retour d’Unruly Child en 2010 avec "Worlds Collide" avait
ému les aficionados, mais le silence qui a suivi depuis, simplement interrompu
par la sortie de l’EP "Down The Rabbit Hole" en 2014, commençait sérieusement à
les inquiéter. Nous aurait-il fait le coup commercial du «one shot
inspiration» ? Eh bien non, chagrins pessimistes que nous sommes, l’enfant indiscipliné est bien revenu
aux affaires au vu de la sortie quasi-printanière de leur sixième album sur
lequel vous pouvez enfin désormais mettre un nom : "Can’t Go Home" en
l’occurrence.
Les Ricains, 26 ans au compteur et toujours menés par la
voix de Free, perpétuent avec cet opus leur tradition de groupe de hard rock
mélodique tendance AOR teinté parfois d’élans West Coast. Rien de musicalement
puissant donc. Cependant ici, contrairement aux récentes sorties du genre avec
Pride Of Lions et Lionville, les sonorités ne fréquentent guère les sentiers
battus, il y a de l’inventivité et de l’ambition là-dedans. Quant aux mélodies, elles
font plaisir à entendre, à réentendre puis à fredonner, conquis que nous sommes.
Il est même possible d’oser avancer qu’hormis disons
deux morceaux, c’est la foire aux hits, la bible de l’easy listening de ce
début d’année, le nec plus ultra du radio friendly du moment. Dans l’esprit des
meilleures idées de Toto et de Styx, Unruly Child fait ici fort bonne figure
grâce notamment à un Free particulièrement en forme dont la voix convient
parfaitement au style musical développé avec son groove d’une efficacité
redoutable, et aux guitares qui appuient élégamment les propos qu’ils soient
paisibles ou enlevés.
Ce "Can’t Go Home" est donc un opus à mettre entre toutes
les mains et fait figure en ce début d’année de prétendant au titre de meilleur
album d’AOR de l’année. Celle-ci ne fait que commencer, et les sorties à
venir affichant cette obédience musicale seront, à n’en pas douter, nombreuses d’ici
à ce qu’elle s’achève vu le revival qu’elle connaît ces dernières années. Néanmoins, force est de constater qu’Unruly Child a mis, avec son nouvel
effort, la barre à des hauteurs où on ne l’attendait plus forcément.